Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques.
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Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques.

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MessageSujet: Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques. Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques.  EmptyJeu 5 Juil - 21:21

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Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques.
____________
J'étais rentré chez moi aux alentours de cinq heure en milieu d'après-midi, un peu blasé par ma journée de travail, j'avais commencé tôt, dés l'ouverture des standards vers huit heures quand les premiers clients mécontents avaient commencé à téléphoner pour demander de l'aide. J'étais resté plus de deux heures et demi en ligne avec une gamine de seize ans légèrement attardée qui venait de se faire émanciper et qui ne comprenait pas comment faire marcher le wifi sur son ordinateur portable. Après désinstallation du programme, réinstallation, branchement des câbles dans la bonne prise et dans le bon ordre, la fille avait finalement commencé à me parler de ses problèmes pour capter du réseau avec son téléphone et de son désir d'en avoir un nouveau. Elle en avait profité pour me raconter quelques anecdotes apparemment amusante de sa nouvelle vie seule en toute indépendance ou presque. Après elle j'avais eu le droit à un sexagénaire presque sourd avec qui j'avais été obligé de répéter mes phrases trois fois (ou cinq ça dépend). Aussitôt arrivé à la maison j'avais nourrit la seule et unique présence qui remplissait la maison, celle du lapin qui gambadait librement dans les différentes pièces, je l'avais depuis quelques semaines, deux tout au plus; c'était un lapin nain blanc que j'avais adopté plus par pitié pour lui que par réel désir d'avoir un animal mais il s'avérait être assez amusant et distrayant lorsque je n'avais rien à faire. Je l'avais nommé Jumper suite à sa montée phénoménale et rapide des escaliers le soir de son adoption. Il trouvait souvent refuge sous mon lit et prenait un malin plaisir à y déposer ses excréments, j'avais été surpris les premiers jours, n'ayant pas pensé à l'éventualité de lui acheter une cage pour qu'il puisse y faire ses besoins, j'avais finit par en dégoter une de taille moyenne, suffisante pour un spécimen de sa taille et il avait l'air plutôt content. J'avais reçu un message d'Aspen à ma sortie du boulot, elle voulait qu'on se voit et je lui avais donc répondu de passer me voir dans la soirée, elle accepta.
J'étais entrain de lire un bouquin lorsqu'elle sonna à la porte, mon autre main tenait un joint éteint depuis quelques minutes, il était presque terminé et je décidai de l'écraser dans le cendrier avant de me lever pour aller ouvrir à la jeune femme. J'avais la tête ailleurs et ne cessais de repenser à cette gamine de seize ans quelque part à Bridgeport, complètement livrée à elle même. Je découvris sans surprise la blonde devant la porte et l'invitait à entrer avant de retourner m'installer dans le salon. Je me relevai quelques minutes plus tard, après lui avoir demandé si elle allait bien et si elle souhaitait boire quelque chose. Je ramenai alors deux canettes de soda et deux verres avant de m'enfoncer à nouveau dans le confortable sofa bordeaux. « J'ai un lapin, t'as vu ? Il est dingue. Doit y avoir un lièvre quelque part dans son arbre généalogique car il saute partout comme un fou. Enfin il saute pas comme un lapin nain en tout cas, alors qu'il devrait. » Je méditai quelques secondes sur mes propres propos, me demandant si les lapins nains sautaient différemment que les autres mammifères de son espèce. Je n'en savais rien en fait, mais ça me paraissait logique. Un léger sourire se détacha de mes lèvres alors que je portais mon verre pour boire une longue gorgée de Coca Cola™. « Tout va bien de ton côté ? » demandai-je alors à Aspen, sincèrement intéressé par la réponse qu'elle allait m'apporter.
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MessageSujet: Re: Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques. Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques.  EmptyJeu 5 Juil - 22:25

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❝ never grow up, it's shit. ❞

Aujourd'hui nous étions mercredi, autrement le jour où les enfants étaient exemptés d'école. Pour autant cela ne signifiait en rien qu'Aspen soit de congé elle aussi. S'occuper d'enfants était un boulot à plein temps et n'accordait jamais aucun répit. Elle devait sans cesse user de son imagination et trouver une nouvelle activité pour occuper les trois monstres, et dieu sait qu'en bas âge les enfants étaient turbulents. Après leur avoir fait regarder un film, elle avait créé un atelier dessin, puis un atelier pâte à modeler.. Dieu que c'était épuisant, mais surtout chiant. Retourner en enfance ne l'amusait pas du tout. Parfois Aspen se demandait ce qui lui était bien passé par la tête lorsqu'elle avait postulé pour devenir jeune fille au pair. L'envie d'aventure sans doute. Et quelle aventure ! A la base la jeune femme n'avait pas prévu de rester si longtemps à Magnolia, son séjour aurait du durer seulement une année, ce qui était déjà pas mal en soi. Mais la vie nous réserve bien souvent des surprises et Aspen avait fait de nombreuses rencontres en un an. Des rencontres, des évènements, des joies, des tristesses, des espoirs. Autant de choses et de personnes qui la retenaient encore ici. Personnes dont faisait partie Taj, son ex qu'elle n'avait jamais oublié. Bien sûr elle avait tourné la page mais on n'oublie jamais quelqu'un qu'on a aimé. C'est pourquoi Aspen avait tenu à garder une relation amicale avec lui malgré tout. Et celui-ci, bon esprit, avait bien entendu été favorable à l'idée. Ce n'était peut-être pas raisonnable en soi, Aspen était une fille jalouse. Mais voilà elle avait pris cette décision, à ses risques et périls certes. Cette journée avait été fatigante comme toutes les autres, et Aspen avait maintenant envie de sortir en cette fin d'après-midi, malheureusement les enfants n'étaient pas près d'être couchés. La demoiselle décida d'envoyer un sms à son ex pour savoir s'il faisait quelque chose ce soir, ce dernier lui répondit par la négative, c'était parfait. Aspen prépara patiemment à manger pour les trois bambins puis les mit au lit sans peine un peu plus tôt qu'à l'habitude. Puis elle prit ses clics et ses clacs et s'évada enfin de cette prison qui la retenait un peu plus chaque jour. Elle s'était fait belle comme tous les jours. Aspen détestait être négligée. C'était un principe, par respect pour elle-même et pour les autres. Elle aimait être bien coiffée, bien maquillée mais pas trop, bien habillée bien à l'aise tout en restant naturelle, c'était tout un concept. Une fois arrivée devant cette maison qu'elle ne connaissait que trop bien, Aspen sonna. Avant, elle serait rentrée quasi sans toquer, faisant comme chez elle. Mais les choses étaient différentes maintenant et elle n'était plus "chez elle", mais une invitée comme une autre, c'était aussi étrange que normal. Il lui ouvrit, les deux se saluèrent en toute amitié puis Taj lui servit à boire. Il lui faisait toujours bon venir ici de temps à autre. Le garçon commença à divaguer en lui parlant de son lapin qui était apparemment une nouvelle acquisition puisqu'Aspen n'en avait pas encore fait la connaissance. « Ah ouais. Il a l'air un peu timbré, enfin un peu comme toi quoi. » Elle lui tira la langue pour le taquiner. Aspen tourna sa tête vers l'animal. « Enchanté alors, euh ... Il s'appelle comment du coup ? » La jeune fille au pair était autant fans d'enfants que d'animaux, c'était pour dire.. Joke bien entendu. C'était bien beau tout ça, mais la vie de Taj l'intéressait certainement plus que celle du petit animal. Sa vie sans elle surtout. Oui Aspen était une fille extrêmement curieuse même si elle ne le montrait pas toujours. C'était une petite fouine cachée. Il la devança cependant. « Tout va bien de ton côté ? » « Moi ça va super. Les gosses m'épuisent, tu sais, mais ça va je m'en sors. C'est des piles électriques ces mômes je te jure ! A eux trois ils ont trop d'énergie pour moi. » Aspen était une fille douce, et être heurtée à ces trois enfants brusques n'était pas toujours une tâche facile. « On fait "comme on peut" quoi. » Elle sourit doucement en mimant des guillemets. « Et toi ? Toujours hotliner ça change pas, je suppose ? » Elle but un peu de son thé posé sur la table basse et sortit une clope de son paquet. « Ça te dérange pas ? » lui demanda-t-elle même si elle connaissait déjà la réponse à sa question. Après tout un cendrier fraichement utilisé ornait cette fameuse table. « Sinon les amours ? La question qui tue je sais. Mais je savais pas comment la poser autrement donc. » Aspen alluma sa cigarette tout en le fixant, yeux plissés. Elle était une vraie pipelette parfois, à lui de s'exprimer à présent.
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MessageSujet: Re: Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques. Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques.  EmptyJeu 5 Juil - 23:25

Si j'avais aimé Aspen comme j'avais rarement aimé qui que ce soit, j'étais satisfait qu'aujourd'hui nous ne soyons plus ensemble. Ce n'était pas contre elle, je n'avais absolument rien à lui reprocher au contraire et elle se montrait être une amie hors pair maintenant que notre relation amoureuse était terminée. Ca avait prit fin de façon assez naturelle selon moi, au bout de dix mois, nous avions plus ou moins fait le tour et la routine qui s'était installée devenait si pesante qu'il avait été préférable d'en finir plutôt que de continuer au risque de se faire du mal. On s'en était un peu fait au début, la transition avait été légèrement difficile, et puis finalement aujourd'hui nous nous entendions comme de très bons amis. Je trouvais cependant étrange d'engager certains sujet avec elle, je n'avais pas vraiment envie de savoir si elle fréquentait d'autre garçon depuis notre rupture car je savais que même si au fond je ne l'aimais plus, par orgueil, je ne les trouverais jamais à la hauteur de la blonde. Qui étais-je pour penser ça ? Pas grand chose sûrement, mais j'en avais tout de même la prétention, je la connaissais si bien que je doutais qu'un autre puisse un jour lui arriver à la cheville. Je doute que moi même y suis arrivé, sans doute pas, j'avais bien trop d'estime pour elle et trop peu pour moi même pour m'en vanter, mais j'étais tout de même assez fier que notre relation ait durée si longtemps. J'étais un type banal, mais elle m'avait aimé.
Je faisais alors les présentations entre elle et mon nouvel animal de compagnie. Aspen me questionna sur le prénom de l'animal et je lui répondis avec le détachement naturel dont j'usais habituellement lors de nos conversations « Jumper. C'est pas très original mais ça lui va bien. » Je la questionnai à mon tour sur son état de santé et elle m'informa qu'elle était extenuée par sa journée de travail. J'ignorais comment elle réussissait à tenir. Si je me plaignais de mon travail de temps à autre, j'admirais la patience dont faisait preuve Aspen. On appréciait toujours les enfants, à condition que ce soit les siens. Mais ceux des autres ? Aspen était bien plus qu'une baby sitter, c'était une nounou à temps pleins, une sorte de petite maman douce et prévenante mais encore trop jeune. Elle me racontait souvent les mésaventures qui lui arrivait à cause des trois monstres dont elle devait s'occuper et ça m'avait toujours amusé de l'imaginer leur crier dessus. Je la voyais parfaitement pousser un coup de gueule puis culpabiliser devant les visages d'ange des trois avortons blessés par sa colère. Lorsqu'elle me demanda si j'occupais toujours la même place je hochais doucement la tête sans ajouter quoi que ce soit. Je la suivais des yeux et lui accordais un nouveau signe de tête lorsqu'elle me demanda si elle pouvait allumer une cigarette. La réponse était évidente. Je pouvais encore sentir l'odeur de la weed dans l'air. Elle s'alluma une cigarette et je décidais de faire de même alors qu'elle me questionnait sur ma vie sentimentale. Je levai les yeux vers elle et hésitai quelques instants avant de lui répondre. « Ta curiosité te tuera un jour tu sais ? J'vais me marier en fait. J'ai rencontré une fille, ça a été le coup de foudre et voila.. Pas envie d'attendre donc on va se marier. La semaine prochaine. Tu veux venir ? » j'esquissai un sourire moqueur, plutôt fier de la connerie que je venais de lui faire. J'avais été très sérieux au début puis je n'avais put m'empêcher de sourire et instantanément, elle avait dû comprendre l'imposture. « Tu veux savoir quoi ? Si je vois une autre fille ? Non Aspen. Je ne vois personne. Soulagée ? Je t'avoue que j'ai pas envie de savoir si toi tu vois quelqu'un donc je ne te retourne pas la question. » je tirais une longue bouffée sur la cigarette, les yeux fixés sur la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques. Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques.  EmptyVen 6 Juil - 0:16

En lui demandant des nouvelles de ses amours, comme on dit, Aspen ne comptait pas lui reprocher quoi que ce soit, puisqu'ils étaient séparés et que c'était très bien ainsi. Elle était simplement curieuse, oui beaucoup trop curieuse. Exagérément curieuse. Taj prit la mouche plus rapidement que prévu. Aspen en fut quelque peu surprise, mais elle le connaissait si bien. Elle soupira, elle aurait du se douter qu'aborder ce sujet ne ferait pas que des heureux dans cette pièce. Si sa curiosité la tuerait un jour ? Ouais elle savait. « Tu ne m'apprends rien là Taj. » Il commença à lui raconter qu'il allait se marier, qu'il avait rencontré une fille et que ç'avait été l'amour fou au premier regard. Tout d'abord Aspen ressentit un sacré pincement en coeur même si ses sentiments pour lui faisaient déjà partie du passé, il y avait toujours un petit quelque chose inexplicable qui persitait entre deux ex. Puis le sourire le Taj vint le trahir et Aspen comprit alors qu'il se fichait d'elle éperdument. Evidemment. Le trublion ne comptait pas s'arrêter là avec elle. « Contente pour toi alors. J'ai l'habitude de jouer la demoiselle d'honneur de service tu sais bien, alors pourquoi pas. Ou pas. » Son ton avait été tout aussi ironique que celui du garçon, pourtant cette dernière ne cilla pas pour autant, toujours en le fixant d'un regard vide d'expression. Elle avait en effet la malchance de toujours être conviée à assister au bonheur étouffant des autres et à n'être jamais celle qui invite les gens à assister au sien. Aspen trouvait toutes ces histoires d'enfants et de mariages stupides, même si elle se surprenait à rêver à vivre un jour la même chose, elle aussi. Même si elle ne se l'avouait pas. Aspen faisait sa fille détachée, elle l'était, mais en réalité elle avait aussi besoin de s'accrocher à quelque chose parfois. Taj ne l'ignorait pas. Elle tira une bouffée de sa cigarette et fit tomber les quelques cendres dans le cendrier. La jeune femme resta penchée un instant. Se retrouver dans cette maison avec lui lui rappelait pourquoi elle l'avait aimé mais aussi pourquoi ils s'étaient quitté. Et c'était mieux comme ça. Mais Aspen ne voulait pas que s'instaure entre eux une ambiance tendue, ils étaient censés être amis désormais non ? Cela s'avérait pourtant plus difficile que prévu. En même temps, il était difficile de se comporter pareillement avec son ex avec lequel on avait vécu tant de choses, auquel on avait promis tant de choses, et avec un parfait inconnu qui était devenu au fur et à mesure un ami. Non ils avaient un passé. Certes dix mois n'étaient pas dix ans. Mais cela comptait suffisamment dans la vie de quelqu'un âgé de vingt ans. Dans la vie d'Aspen. S'il lui avait répondu avec le plux grand sérieux que oui il était casé et heureux, la jolie blonde aurait été autant heureuse pour lui que morte de jalousie. Les extrêmes ça la connaissait plutôt bien. Aspen était assez désinvolte pour passer au-delà de cet éventuel détail mais suffisamment complexe pour ne pas s'en foutre totalement. Compliquée, vous avez dit ? « Tu veux savoir quoi ? Si je vois une autre fille ? Non Aspen. Je ne vois personne. Soulagée ? Je t'avoue que j'ai pas envie de savoir si toi tu vois quelqu'un donc je ne te retourne pas la question. » La jeune fille baissa les yeux de sorte qu'on ne puisse plus suivre la trajectoire de son regard. « C'était une question comme une autre. » Il semblait tendu, irrité. Aspen avait cru bien faire ; elle l'avait énervé, il voulait parler d'autre chose. Peut-être que son lapin était un sujet de conversation plus intéressant pour lui. Ou n'avaient-ils plus rien à se dire ? La jeune femme se refusait à penser une telle chose. « Je suis désolée alors. Tu rates quelque chose pourtant, ma vie est passionnante ! » Ironie là aussi évidemment. Aspen comptait sur lui pour prendre la chose à la légère et ne pas prendre sa réponse comme un "ma vie est passionnante maintenant sans toi". Elle ne voulait pas le blesser, elle l'appréciait. « Toi aussi tu as du faire des tas de choses géniales depuis la dernière fois qu'on s'est vus j'imagine. » Elle sourit à demi.
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MessageSujet: Re: Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques. Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques.  EmptyMar 10 Juil - 13:07

Je trouvais l'idée de discuter de nos vies sentimentales encore assez inappropriée et prématurée. Elle restait mon ex petite amie après tout, j'avais suffisamment de mal à m'exprimer sur le sujet en temps normal, avec un ami mâle : alors en parler avec ma propre ex, c'était exclu. Je ne le prenais pas mal cela dit, mais je préférais qu'elle sache tout de suite que le sujet ne m'intéressait pas plutôt que de tourner autour du pot. Elle répondit avec sarcasme que sa vie était passionnante et qu'il était dommage que je ne m'y intéresse pas avec plus de profondeur, je la fixais longuement avant d'esquisser un sourire absent et de perdre mon regard le long de la cigarette qu'elle fumait. Je portais la mienne à ma bouche pour en tirer une longue bouffée, je fis ensuite tomber les cendres accumulées au bout dans le centre du cendrier et m'amusai ensuite à les ramener vers les bords. J'arrêtai ce petit jeu lorsqu'elle reprit la parole « Toi aussi tu as du faire des tas de choses géniales depuis la dernière fois qu'on s'est vus j'imagine. » je relevai doucement les yeux sur son visage et hochai la tête lentement. Je ne savais pas à quel genre de choses géniales elle s'attendait, qu'est-ce qu'elle imaginait que j'allais lui raconter d'extraordinaire, et je réfléchissais ainsi à l'existence que je menais, tentant d'y cueillir une anecdote qui pourrait satisfaire la curiosité insatiable de mon ex petite amie Aspen. Elle savait déjà que j'avais adopté un lapin, elle savait que mon travail me convenait sans pour autant me ravir et j'hésitais alors à lui parler de cette fille que j'avais eu au téléphone et qui ne cessait de revenir dans mes pensées. « Une fille a appelé ce matin pour sa connexion internet, et elle parlait tellement que j'ai appris qu'elle avait 16 ans, qu'elle habitait Bridgeport et qu'elle vivait toute seule. » Je ne savais pas trop pourquoi je lui parlais de ça, sans doute juste dans le but d'engager une nouvelle discussion, rien de plus, j'espérais peut être aussi secrètement qu'elle me rassura sur l'existence de cette gamine inconnue. Après tout si elle était partie à seize ans de ses parents, elle était sûrement assez grande pour prendre soin d'elle même. Je me disais que si elle avait besoin de quelqu'un pour sa connexion internet, peut être avait-elle besoin de quelqu'un dans d'autres domaines. Peut être que ce n'était pas le cas, mais ça m'intriguait. Il m'arrivait parfois de regretter le temps où j'étais avec Aspen car les choses étaient simples, je l'avais et je n'avais pas à me préoccuper du futur, je savais qu'elle était là et c'était tout ce qui comptait. Nous n'avions jamais vraiment parlé de projet, j'étais bien trop réaliste, bien trop attaché au présent pour avoir voulu en faire. Je n'avais que vingt deux ans après tout, j'avais tout le temps devant moi. Mais depuis que nous avions rompu, je voyais les choses différemment. Je n'avais ni l'envie ni la motivation de trouver quelqu'un d'autre. C'était d'ailleurs sans doute pour ça que je ne souhaitais pas lui parler de ma vie sentimentale. Elle était si déserte depuis notre rupture, pas une seule fille ne m'avait intéressée. Je ne voulais pas qu'Aspen me prenne en pitié, qu'elle croit que je ne me remettais pas de la rupture, car ce n'était pas ça. Mais je ne savais pas ce que c'était. Finalement, comme si c'était plus fort que moi, je finissais alors par lui demander « Toi tu vois quelqu'un en ce moment ? » Après tout, si elle voyait quelqu'un, ça allait peut être me motiver à faire de même...
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MessageSujet: Re: Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques. Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques.  EmptyMar 10 Juil - 22:03

Sceptique, elle ne bougeait pas d'un millimètre. Observatrice, elle le contemplait, lui mal à l'aise sur sa chaise, elle qui s'amusait beaucoup. Taj avait tout fait pour ne pas répondre à sa question. Silencieux, il avait tripoté sa cigarette en prenant tout son temps, et joué avec le cendrier disposé entre eux. Aspen ignorait à quoi son ex jouait. Il semblait perturbé. Aspen ne l'était pas. Elle était une fille franche quoi qu'un peu machiavélique, et si elle décidait d'aborder un sujet ce n'était pas pour tourner autour du pot. Mais Taj ne semblait pas disposé à lui répondre. Mais il fallait savoir qu'Aspen était têtue, et lorsqu'elle voulait savoir une chose, elle faisait tout pour arriver à ses fins. Certains pouvaient trouver cela agaçant, d'autres l'admiraient pour ça. Les deux changèrent quelque peu de sujet et évoquèrent leurs quotidiens désormais séparés. « Une fille a appelé ce matin pour sa connexion internet, et elle parlait tellement que j'ai appris qu'elle avait 16 ans, qu'elle habitait Bridgeport et qu'elle vivait toute seule. » Aspen tira une dernière latte de sa clope et écrasa cette dernière qui était arrivée à la fin de ses jours dans le cendrier. Elle l'écrabouilla carrément même. Se défouler sur les objets était une bonne façon de maitriser ses pulsions. « Elle t'a dit son nom ? » Aspen sortit une nouvelle cigarette de son paquet et posa ce dernier sur la table basse, si Taj en voulait il pouvait se servir comme ça. Elle n'était pas nerveuse contrairement aux apparences, c'était juste une sale manie. La jeune femme était devenue une fumeuse compulsive qui ne pouvait pas se passer de ses nombreux paquets quotidiens. Oui Aspen fumait comme un pompier. C'était mal, hein ? Elle allait mourir avec les dents toutes jaunes, la peau fripée et les poumons noircis, ouuuhh. La jeune femme passa sa main libre dans sa tignasse, un tic qui faisait souvent fondre les garçons, ils trouvaient ça sexy. Aspen kiffait également ébouriffer leur tignasse à eux et admirer le petit air contris qu'ils prenaient après ça. Mais ça c'était une autre histoire. « Elle a peut-être besoin d'aide cette gamine. » Aspen n'était pas du genre compatissante ni à se soucier d'autrui, mais elle avait fait un effort sur ce coup-là, Taj semblait inquiet après tout. « T'inquiète pas va, si elle t'appelle juste pour son Internet c'est qu'elle doit pas être bien malheureuse. » Ah les gosses. Ils discutèrent un peu sur ça, puis Taj choisit de revenir subtilement - ou pas - sur leur sujet précédent. « Toi tu vois quelqu'un en ce moment ? » Pourquoi faisait-il cela ? Visiblement savoir si son ex blonde fréquentait un nouveau garçon lui aurait déplu, alors pourquoi se faire du "mal". Aspen fronça les sourcils d'un air détaché. « Je croyais que ma réponse ne t'intéresserait pas ? » Prévisible. S'il lui avait répondu en toute franchise sans chichiter, la blonde en aurait fait de même. Mais puisqu'il ne l'avait pas fait, elle comptait bien le faire tourner en bourrique un petit moment.
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MessageSujet: Re: Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques. Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques.  EmptyMar 10 Juil - 22:42

Je détaillais Aspen des yeux, j'avais l'impression de ne pas l'avoir vu depuis une éternité. Ce n'était pas le cas, mais la dernière fois que nous nous étions vu faisait encore partie de la phase de rupture, nous n'étions pas spécialement en froid, quoi que.. mais nous n'étions pas très chaleureux l'un envers l'autre non plus. Je reconnaissais chacun de ses traits, je pense que même sans l'avoir vu pendant des années j'aurais été capable de décrire chaque partie de son corps avec une extrême précision. Dix mois ce n'était peut être pas dix ans, mais nous avions passé si peu de temps hors du lit au début de notre relation que j'avais très rapidement appris tout ce qu'il y avait à savoir. J'avais vu tout ce qu'il y avait à voir. Si elle me manquait ? Oui par moment. Mais elle était là et nous étions amis à présent. Je la voyais commencer une nouvelle cigarette et tandis que j'écrasais à mon tour la mienne dans le cendrier, je me levais pour extirper de ma poche mon porte-feuille et m'installai à nouveau dans le fauteuil. Je sortis de la pochette en cuire noir un petit pochon de weed, je l'ouvris et le plaçai sous mon nez pour en inhaler l'odeur enivrante. Je souris, satisfait, avant d'attraper le petit paquet de feuilles à rouler sur la table. J'en sortis une et pris une cigarette du paquet ouvert devant moi d'Aspen alors qu'elle me disait que si la gamine m'avait appelé pour sa connexion, il n'y avait pas de raison pour que ça n'aille pas. Je tentais d'accepter son argument même si je ne le trouvais valide qu'à moitié mais décidai de cesser de m'en préoccuper pour le moment. Je me mettais au roulage du joint alors que je demandais à Aspen si elle voyait quelqu'un. J'avais levé les yeux vers elle pour voir sa réaction alors que j'égrainais petit à petit les têtes verdâtres du cannabis entre mes doigts. Elle fronça les sourcils et me répondit du tac-o-tac, m'envoyant sur les roses sans délicatesse aucune, me rappelant que je lui avais dit ne pas vouloir connaître les détails de sa vie sentimentale. Je pinçai les lèvres en baissant les yeux sur mon ouvrage et je n'ouvris pas la bouche avant d'avoir terminé. Le silence dura pendant quelques minutes pendant lesquelles je m'appliquais à rouler parfaitement. Lorsque j'eus fini, je l'allumai et tirai plusieurs lattes dessus avant d'expulser de mes lèvres plusieurs ronds de fumée qui s'élevèrent lentement dans l'air. Je tendais finalement le joint à Aspen. J'avais l'impression de revenir quelques mois auparavant, lorsqu'il était coutume que nous soyons là tous les deux, elle assise beaucoup plus près de moi, et je lui faisais partager le fruit de mes investissements illégaux. « J'ai pas l'impression d'avancer c'est tout, alors si toi t'avançais.. Peut être que ça me motiverais à faire quelque chose tu vois ? Je sais pas si tu comprends.. » je soupirais doucement avant de reprendre « J'ai juste envie de rien tu vois, depuis qu'on est plus ensemble, pourtant.. Je sais qu'on était d'accord et jsuis toujours d'accord pour qu'on soit plus ensemble, je veux dire.. les choses ont changé, nos sentiments tout ça.. Mais.. C'est comme si aucune nana m'intéressait tu vois. J'ai même pas envie de coucher avec qui que ce soit. » J'avançais ce dernier argument, le sexe, car je savais qu'il ferait mouche plus que les autres. Elle mieux que personne connaissait mon appétit grandiose dans la matière.
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MessageSujet: Re: Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques. Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques.  EmptyJeu 12 Juil - 20:33

L'histoire de cette gamine semblait avoir touché Taj. En effet il lui en reparlait alors que cette anecdote datait de ce matin. N'importe qui n'aurait pas cherché à comprendre la vie de cette adolescente et aurait zappé, après tout elle était une cliente parmi des centaines, alors à quoi bon s'arrêter sur elle plutôt qu'une autre. Mais Taj n'était pas comme ça, il ressentait de l'empathie pour les gens. C'était une des qualités qui avait contribué à faire fondre Aspen. La jeune femme s'apprêtait à se rallumer une clope, lorsque son ex lui tendit un joint fraichement roulé duquel elle s'empara en lui mumurant un merci presque inaudible. Elle envoya valser sa clope sur la table et apprécia. Ils allaient passer l'après-midi à s'éclater les poumons, Aspen aimait ça. De toute façon si elle ne mourrait pas de ça ce serait d'autre chose, se disait-elle. Taj ne parut pas très convaincu par les explications de la jolie blonde ni par ses tentatives pour le rassurer. Il ne répondit même pas à sa question, peu importe ce n'était pas important de toute façon. Il semblait penser, penser ; à quoi pensait-il seulement ? Cela énervait Aspen de ne pas savoir ce qui occupait son esprit à présent. Pensait-il encore à cette histoire qu'il venait de lui conter, ou encore au sujet précédent de leur conversation ? La réponse ne tarda pas à venir. « J'ai pas l'impression d'avancer c'est tout, alors si toi t'avançais.. Peut être que ça me motiverais à faire quelque chose tu vois ? Je sais pas si tu comprends.. » Non Aspen ne comprenait pas en effet. « J'ai juste envie de rien tu vois, depuis qu'on est plus ensemble, pourtant.. Je sais qu'on était d'accord et jsuis toujours d'accord pour qu'on soit plus ensemble, je veux dire.. les choses ont changé, nos sentiments tout ça.. Mais.. C'est comme si aucune nana m'intéressait tu vois. J'ai même pas envie de coucher avec qui que ce soit. » Aspen fut satisfaite de ces dernières explications. Dans le fond, elle craignait qu'il ne soit passé à autre chose trop vite. Cela aurait sous-entendu bien des choses et son ego en aurait été sacrément secoué. Il venait en quelque sorte de lui confesser qu'elle avait vraiment compté pour lui, et que la transition se faisait lentement, que chaque chose en son temps.. Elle, ne voyait pas forcément les choses de la même façon. « Si ça peut t'aider j'ai rencontré un garçon récemment. On s'entend bien et.. je crois qu'il me plait. » En plus c'était la vérité, Aspen n'inventait pas. Elle espérait qu'il ne s'énerve pas, c'était lui qui avait voulu savoir après tout. Mais elle ne voulait pas le blesser, elle l'appréciait toujours autant. La blonde guettait sa réaction. « Mais je vois ce que tu veux dire. » Aspen regretta d'avoir prononcé cette dernière phrase qui s'avérait quelque peu maladroite. Elle avait déjà entendu certaines personnes dire qu'après une relation plus ou moins longue on avait envie de rester célibataire un moment, comme pour se retrouver soi-même en quelque sorte. C'était sûrement ça que Taj voulait dire. Aspen s'en persuada.
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MessageSujet: Re: Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques. Si le monde n'était pas si beau, on risquerait tous de devenir cyniques.  EmptyJeu 12 Juil - 21:16

Je m'étais finalement ouvert à des explications, j'avais besoin d'évacuer ces pensées et puisque je ne pouvais pas le faire autrement maintenant, je le faisais ainsi. D'habitude, lorsque quelque chose me tracassait, j'allais me balader sur mon skateboard, je traversais Montsimpa et regarder ce qui se passait autour de moi, ou ne rien regarder d'autre que la route, me permettait d'arrêter de penser à autre chose qu'à moi même. J'utilisais aussi souvent la musique comme un moyen pour décompresser, j'avais toujours cette vieille guitare qui traînait dans un coin de ma chambre et qui me servait régulièrement. J'espérais qu'Aspen me comprenne et je craignais de voir sur son visage une mine sceptique, dans un sens, j'avais envie de l'entendre me dire qu'elle était dans le même cas, pas car je voulais qu'elle soit seule non, simplement car j'espérais qu'elle me comprendrait, et si elle ne me comprenait pas alors qui le pourrait ? J'avais souvent entendu dire que pour se remettre d'une rupture il fallait au minimum six mois si la relation avait duré plus d'un an. Nous y étions presque, dix mois. Alors il était légitime que je ne m'en remette pas tout de suite. C'était ma seule défense en fait. Je ne l'aimais plus mais j'étais tout de même triste que ça n'ait pas marché. Je savais qu'une autre occasion se présenterait, une autre fille, sans aucun doute, mais pour l'instant je n'en avais pas envie. Aspen me dit finalement qu'elle avait rencontré quelqu'un, " pour m'aider ". Je n'avais put retenir ma surprise (bien que j'aurais préféré ne rien afficher du tout) et j'avais subitement haussé les sourcils, presque vexé. Elle venait de piquer en plein là où ça fait mal, pour m'aider disait elle ? J'avais envie de lui demander si elle se foutait de ma gueule. J'étais soudainement si révolté intérieurement que j'en avais été secoué par un frisson. Elle avait quelqu'un d'autre. Elle ajouta qu'elle voyait ce que je voulais dire, bah voyons. J'hésitais entre laisser éclater ma colère ou me taire. Et comme d'habitude, je choisissais d'éviter tout conflit. Parce que c'était dans ma nature et que je n'avais jamais aimé les disputes, je n'aimais pas même levé le ton. Je basculais la tête en arrière et soupirais, le regard posé sur le plafond blanc, je restais ainsi quelques secondes pour retrouver mes esprits et reprendre mon calme. Je serrais entre mes doigts l'accoudoir du fauteuil. Puis mes muscles se relâchèrent. Je relevais la tête vers Aspen pour récupérer le joint. Après avoir tiré quelques bonnes grosses bouffées dessus afin de bien pouvoir me lobotomiser le cerveau suite à l'annonce qu'elle m'avait faite, je tournais les yeux vers elle « J'suis content pour toi. » dis-je d'un air à la fois absent et détaché. Ce n'était pas un mensonge, mais ce n'était pas totalement vrai non plus. J'essayais de m'auto-persuadé voila tout. « Ca ne m'aide pas du tout. Mais je suis content pour toi. C'est bien que tu sois pas seule.. Et si il est gentil avec toi. » Je lui adressai un léger sourire, tout ce qu'il y a de plus amicale « J'te dirais bien que si il est pas cool avec toi tu me le dis et jle bute mais... Enfin bon.. » Elle savait. Je n'étais pas très doué dans le domaine de la violence malheureusement. Ca m'avait déjà couté plusieurs voyages chez le médecin où à l'hopital. J'étais doué pour parler mais pas pour jouer des poings et tout le mnde n'était pas aussi pacifiste et diplomate que moi. Regrettable. « Et c'est qui ? Si ce n'est pas trop personnel.. »
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