« PASSION OUBLIÉE » La souffrance est une passion oubliée par le coeur, qui tourmente avec ardeur l'âme du corps meurtris.

Le mariage c'est pour le meilleur et pour le pire. Tu as connu le meilleur, mais très vite il s'est évaporé. En acceptant d'épouser Floyd, aussi jeune que vous étiez, tu as accepté qu'il serve sa patrie. Femme de militaire... Tu n'y avais jamais pensé. Pourtant c'est ce que tu es. La première fois qu'il était partie en mission, tu en avais vraiment souffert, mais heureusement tu avais pu compter sur le soutien de ta sœur, ta meilleure amie et Julian. Plusieurs mois sans avoir de ses nouvelles, un vrai calvaire. Dès son retour, tu avais déjà remarqué quelque changement, mais le pire reste sans doute sa dernière mission. L'Afghanistan est entrain de tuer votre couple. Il change, tu changes et si ça continue comme ça, tu as bien peur que vos chemins s'éloignent.
Prêt de deux heures que vous êtes au lit, chacun de votre côté. Floyd dors. Tu le regardes dormir si paisiblement, tu en profites même, mais tu attends. Très peu de temps après, il commence à s'agiter, il tourne dans tous les sens. Avant tu prenais peur lorsque tu assistais à ce spectacle, maintenant tu as compris que quoi qu'il se passe dans son sommeil, il ne te mettra pas au courant. D'un soupir, tu t'approches de ton époux. Tu retiens ses bras pour ne pas te prendre de coup, dans le creux de son oreille, tu lui murmures son nom pour qu'il se réveille. Une fois que tu sens ses yeux s'ouvrir, tu retournes à ta place lui donnant le dos. Te recroquevillant sur toi-même, tu l'entends sortir de votre chambre, en fait de votre maison tout court. Sans vraiment t'en rendre compte, prise par tes pensées, tu te laisses prendre par des larmes. Comment avez-vous fait pour en arriver là ? Comment as-tu fais pour devenir une simple étrangère pour ton mari ? S’en est assez, ça suffit, tu refuses de tout laisser tomber. D’un bond tu sors de ton lit et rapidement, tu passes un simple pull par dessus ta nuisette. Précipitamment tu sors de ta maison, sans en oubliant les clés. Tout ce que tu sais, c’est que tu cours pour rattraper ton mari. Il est déjà loin et tu as bien du mal à le suivre. Alors, tu fais ce que tu sais de mieux, crier. « Arrêtes toi ! »

« PASSION OUBLIÉE » La souffrance est une passion oubliée par le cœur, qui tourmente avec ardeur l'âme du corps meurtris.

Qu'est-ce qui te prend ? Qu'est-ce qui te pousse vraiment à te trouver à cette heure-ci en pleine nuisette dans la rue au lieu de trouver dans ton lit ? Non, vraiment y a quelque chose qui cloche. Oui, ça ne tourne pas rond. Mais, c'est ton mari et il peut faire tout ce qu'il veut, tu l'aimes et tu veux l'aider dans ce calvaire dans lequel il s'est renfermé. Tu cours, essayant de le rattraper. Tes pieds sont complètement trempé face à ses intempéries qui ont éclaté à Montsimpa, pourtant ça ne t'arrête pas. T'approchant du but, tu lui ordonnes de ta voix autoritaire de s'arrêter pour te laisser le temps d'arriver à son niveau. Immédiatement il s'exécute. Un bon point peut-être de savoir que tu as encore de l'influence sur lui. Face à lui tu tentes de croiser son regard, tandis que Floyd cherche au contraire à l'éviter. L'espace d'un instant, tu espères pouvoir te plonger de nouveaux dans ses yeux. Mais c'était sûrement trop demander, quand tu sens qu'il passe son chemin ne t'accordant aucune attention. Un instant tu restes pétrifier tel un animal ne se préoccupant en aucun de ce qui l'entoure. Très vite, tu reviens à toi. Tu fais quelques pas pour te retrouver de nouveau au même niveau que Floyd. Lui bloquant le passage, tu relèves son visage pour qu'il puisse enfin te faire face. Stupéfaction pour toi de le trouver aussi vide de l'intérieur. Tu savais qu'il allait mal, très mal, mais ses yeux si autrefois passionnée, te regardent dorénavant comme si tu n'es qu'une simple étrangère. Au bord des larmes, t'as l'impression que ton mari est mort. Resserrant ta pression sur sa main, tu l'entoures de tes bras, le serrant aussi fort que tu le pouvais. « Pardon. » Un simple mot, qui a pour toi une très grande signification. A travers ce mot, tu te reproches tout ce qu'il a enduré au front, de ne pas pouvoir le comprendre, mais surtout de ne pas pouvoir l'aider à aller mieux. Tu t'en veux et tel un frein à votre relation, il te repousse de nouveau. Ça te fait mal, parce que tu as l'impression que plus tu veux l'aider, plus il s'éloigne de toi. Et t'as peur. Oui, peur qu'il te quitte. « Parle-moi, je t'en supplie Floyd. »

« PASSION OUBLIÉE » La souffrance est une passion oubliée par le cœur, qui tourmente avec ardeur l'âme du corps meurtris.

Tout ce que tu veux c’est le réveiller de ce sommeil dans lequel il s’est enfermé. Lui faire oublier toute la douleur éprouvée. Tu es bien consciente que l’Irak l’a fait souffrir, qu’il a dû voir des choses vraiment affreuses. Oui, tu savais qu’il n’allait pas en rentrer indemne, mais pourtant tu avais foi en sa force pour te dire qu’il saurait passer au dessus. Mais il n’y arrive pas et ça te tue tellement d’être impuissante, que le prendre dans tes bras n’est plus d’effet sur lui. Jeune, sûrement naïve, tu pensais que ton amour suffirait à le rendre plus fort, mais non t’es juste impuissante et tu as peur que cette impuissance de ta part soit la perte de ton couple. Tu aimerais tellement prendre de sa douleur, le voir sourire comme le jour de votre mariage. Sauf, que petite conne que tu es, tu ne fais que te plaindre et l’emmerder. Oui, tu l’emmerdes avec tes larmes, pourtant tu ne contrôles. Non, face à lui, sous cette pluie, tu n’en peux plus. Il faut que sa cesse, tu ne veux pas que ça finisse. Non, non et non. « Je .. ». L’espace d’un instant tu as espoir qu’il t’adresse la parole, mais bien vite sa tête de nouveau baissée te fait perdre espoir. Tes larmes reprennent de plus belle, tu suffoques. Bon sang qu’avais-tu fait de si abjecte dans ce monde pour mériter ceci ? « Je ... je ... pardon ! ». Bouche bée, stoïque, heureuse, confuse, tu te laisses submerger par différents sentiments. Jamais, tu ne te serais douter que de simple mot puisse te faire sentir de sentiment aussi fort et nombreux. Malgré cela, tu ne sais pas comment réagir, ni quoi dire. Tu restes juste debout, ton regard se rabaissant, les larmes s’éparpillant sur ton visage, sans réaction apparente. Avec surprise, Floyd te prends dans ses bras. Ta première réaction, c’est tout simplement de ne pas avoir de réaction. Ta seconde, c’est d’en profiter. Dans ses bras, tu t’abandonnes complètement, laissant ton corps s’affaiblir, tes sentiments se démultiplient, si bien que tu pleures. Ton visage enfouit sur son épaule, tu murmures des paroles incompréhensibles. « Il…il… faut que ça cesse ! » Le chagrin s’empare de toi. Dans cette rue, à une heure aussi tardive, tu as une révélation. Vous avez trop perdu de temps à souffrir l’un et l’autre de ce changement. L’un comme l’autre, il est temps de faire face à ce changement, il est temps de changer son attitude, mais avant tout il temps de savoir si votre amour est si fort qu’il serait capable de surmonter cette épreuve. A contrecœur, tu repousses l’étreinte de ton époux. Tu sèches tes larmes et lui fait face. « On ne peut plus continuer comme ça Floyd. Il est temps que ça cesse parce que je n’en peux plus ! J’en peux plus Floyd ! Je suis à bout. » Sans réellement en prendre conscience tu hurlais ce qui fait que très vite tu as ressentis le besoin de reprendre ta respiration. Passant la main à travers te cheveux, tu te perds dans son regard et à demi voix tu lui avoues. « Parce que sinon, j’ai peur que nos chemins s’éloignent. »