Il pleut, il fait froid, les gouttes ne cessent de tomber sur moi, pourtant je reste là à regarder dans le vide. Il est parti, je l'ai laissé partir, pour une fois je ne me suis pas pliée à ses caprices. Je peux rentrer, dormir et continuer comme si de rien n'était, mais j'en peux plus de tout ça, alors non. Je suis quand même en nuisette dans la rue, en pleine nuit, sous la pluie, à cause de l'homme qui est censé être mon mari. Et pourquoi ? Pour rien au final, alors, je dis stop. L'envie de rentrer n'étant pas là, je me lève et guide mes pas dans une direction que je ne devrais pas prendre, mais pourtant seule cette direction est amène de me réconforter. Bien entendu, vu l'heure, il n'y a ni taxi, ni transport, mais je veux tellement y aller que je quitte Montsimpa pour faire le trajet à pied jusqu'à Bridgeport. Folle peut-être convenue de ma tenue, inconsciente en vue de ce qui se passe dans ma tête. Oui, autour de moi il ne se passe rien, je me contente d'effectuer mon trajet, en espérant que Blake ouvre cette porte, mais même s'il ouvre qu'est-ce que je pourrais lui dire ? Je ne sais pas vraiment et je n'ai pas réellement l'intention d'y penser, le feeling suffira. Sur le chemin, je ne cesse de pleurer, au fond j'ai l'impression d'être brisé et que Floyd me pousse à agir de cette façon. Il ne s'en rend pas compte, mais il me détruit. Aussi bien moralement que physiquement. En fait, plus notre mariage prend des années, plus nous nous éloignons de cet amour qui nous a uni. Sûrement qu'au final, nous étions vraiment trop jeune et que nous n'avions pas suffisamment pensé aux conséquences de notre acte. Non, en fait nous y avons réfléchi et l'amour a été plus fort. Pourtant,me voilà, me préparant à commettre l'irréparable, si ce n'est que je l'ai déjà commis. Une petite dispute et je préfère voir Blake que Floyd. En vrai, c'est censé, il est vrai que quand je suis avec Blake, j'ai l'impression de vivre, d'exister aux yeux de quelqu'un, alors qu'avec Floyd j'ai cette impression de mourir à petit feu, de disparaître. Au fond, je recherche juste à exister qu'importe la personne, même si j'aurais préféré que ce soit auprès de mon mari. Enfin, j'arrive à Bridgeport, je me fais discrète, car je connais ce quartier, il n'est pas tendre et surtout pas dans cette tenue. Néanmoins, je me trouve enfin devant l'immeuble de Blake. Un à un, je montre les marches d'escaliers, jusqu'à arriver devant sa porte. Soulevant le pot de fleur de son voisin de pallier, je trouve la clé de son appartement, ce que je trouve comique. Il fait noir dans son appartement, il dort en fait. Ne cherchant pas à faire de bruit, je me faufile jusque dans sa chambre. Comme je suis mouillée, je me permets de lui emprunter un t-shirt. J'entends sa respiration, il dort paisiblement, si paisible qu'en fait j'ai pas envie de le réveiller. Je suis juste venue chercher du réconfort et rien que de le savoir à mes côtés, pouvait être suffisant. Discrète, je me glisse dans son lit à ses côtés.