| | | + right from the start you were a thief, you stole my heart |  |
| | Auteur | Message |
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 | | Sujet: + right from the start you were a thief, you stole my heart Mer 22 Mai - 20:01 | |
|  Lorsqu’elle referme le livre et le pose sur la table, elle a le cœur qui bat à cent à l’heure. Comme les cinq dernières fois. Comme depuis qu’elle l’a acheté à la librairie du coin. Elle avait eu l’impression d’être une voleuse en le prenant sur le rayon. Elle l’avait payé, bien sûr. Mais lire un livre de lui après tout ce qui s’était passé entre eux, c’était étrange. Comme si elle entrait une nouvelle fois dans son intimité. Et à la lecture du livre, ç’avait été pire. Le titre l’avait intriguée, le contenu l’avait remplie d’un sentiment étrange. Bon ou mauvais, elle ne saurait le dire. Tout ce qu’elle sait, c’est que son cœur faisait des bonds dans sa poitrine. Et elle passe tout son temps libre à le lire encore et encore. Ça ne peut pas être bon. Alors pour se changer les idées, elle consulte son téléphone qu’elle avait coupé pour ne pas être interrompue pendant la lecture. Cinq appels en absence. Elle a vraiment lu si longtemps ? Le nom affiché sur l’écran est celui de la maison d’édition pour laquelle elle travaillait. Elle n’a pas eu de nouvelles depuis longtemps. Depuis qu’elle ne travaille plus pour Noam en fait, ce qui lui semble une éternité alors que ça ne fait même pas un an. Elle glisse son doigt sur l’écran pour rappeler son correspondant. Et lorsqu’elle raccroche, tout semble être chamboulé. (…) Devant elle, une majorité de femmes font la queue. Non, ce ne sont pas des soldes exceptionnelles au magasin du coin. C’est une séance de dédicaces très attendue. Et savoir que tant de femmes ont lu cette histoire – leur histoire – ça la met mal à l’aise. Mais elle attend quand même, son livre dans les mains, impassible. L’ouvrage semble déjà vieux tellement elle l’a lu. Il date de la semaine dernière pourtant. Elle se dit qu’elle aurait dû en racheter un autre pour qu’il ne le remarque pas. Elle hésite à repartir mais elle ne bouge pas, elle ne peut pas. Il faut qu’il accepte. Et vu comme leur dernière rencontre s’est déroulée, elle ne sait pas si ça sera le cas. Peut-être qu’il en a une nouvelle de toute façon. Elle ne devrait même pas être là. Mais elle continue d’avancer au rythme de la file d’attente. Ç’aurait été mieux organisé si elle l’avait fait. Quelques dizaines de minutes après être entrée, elle arrive enfin à proximité de l’écrivain si prisé. Elle ne le voit pas mais elle l’entend. Lui et la femme en face de lui. « Vous avez vu, la page 114 est cornée, c’est ma préférée. » Elle rougit. Bien sûr qu’elle sait quelle page est la 114. Elle l’a lue et relue également. Mais savoir que la femme devant elle a pu pénétrer dans son intimité… elle se sent violée. Elle n’a pas le temps de retrouver sa couleur naturelle que la femme s’en va avec son livre signé et que c’est son tour de s’avancer. Il ne relève pas la tête, sûrement las de signer tant de livres. Elle pose alors son livre sur la table, croise les bras sur son ventre et ose enfin prendre la parole. « Pour Téo. » dit-elle tout simplement, attendant sa réaction avant de parler de quoique ce soit. |
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| | Sujet: Re: + right from the start you were a thief, you stole my heart Jeu 23 Mai - 9:26 | |
|  Il se tient là, Noam. Toujours avec ses lunettes, et un exemplaire de son nouveau roman dans la main. Il s'avance dans la librairie et vient serrer quelques mains. On le félicite pour cet élan de génialité et de perfection. Ses livres plaisent, il le sait. Il joue avec les mots, et bazarde les phrases. Noam Beckett a un don pour manier les mots à la perfection. C'est ce qui fait que ses romans se vendent aussi facilement et deviennent les favoris de nombreuses femmes. Il est le meilleur. « En retard Beckett. » Sa politesse, son élégance, sa classe lui intime de ne pas répondre. Alors, il hausse les épaules avec indifférence, garde le silence et vient s'assoir à la table qu'on lui indique. Séance de dédicaces simple et sobre. Ça change de d'habitude. Mais ça ne lui déplait pas. La séance débute, se prolonge, avec souvent cette même question « et elle existe, la fille du livre ? ». Il ne s'attarde pas, comme toujours. Parce qu'il ne s'attarde jamais. Quelques mots pour esquiver la question, un sourire et une dédicace suffisent. C'est répétitif et pourtant à chaque fois qu'une femme lui sourit ou prononce son prénom, son égo enfle. Après plusieurs minutes à signer des romans, à parler de cette fameuse page 114 qui plait tant, un nouveau roman est glissé devant lui. Les reliures du livre sont abîmées et semblent avoir vieillies de dix ans en l'espace de une semaine. Un vrai massacre. Il grimace avant que ça ne se transforme en un sourire amusé. Le livre a plu. Il a été relu plusieurs fois apparemment. « Pour Téo. » qu'il entend simplement. Genre, Téo, celle qui a été la femme de sa vie, à un moment de sa vie ? Naturellement. Alors il relève le visage tout en sachant sur qui ses yeux vont se poser. Son cœur tambourine maladroitement, cet idiot. Presque aussitôt il esquisse un nouveau sourire alors que son regard brûlant ne se cale dans le sien. Toujours aussi attirante. Peut-être même plus après tout ce temps sans la voir. Pendant un court un instant, il se contente uniquement de la regarder. Sans rien dire, ni sans rien faire d'autre que la fixer. Triste ou heureux il ne saurait dire. Les deux peut-être. Son regard ne trahit que son désir pour elle, finalement. Les autres femmes semblent bien fades à côté d'elle. Sans la quitter des yeux, (et oubliant bien vite la dédicace qu'elle souhaite), il referme le livre, le prend dans ses mains et s'enfonce un peu plus dans sa chaise. Peut-être qu'elle lui manque réellement. Un peu en tout cas. Malgré tout ce qu'il peut penser, il le ressent, ce foutu manque. Cette absence terrible qu'elle a su créé en le quittant. « La page 114 est ta favorite aussi ? » Elle a sûrement entendu la conversation avec la femme qui vient de s'éloigner. Et même si elle n'a rien écouté, il est persuadé qu'elle sait de quelle page il parle. Sa réaction ne tarde pas quand il la voit rougir devant lui. En plein dans le mille. « Et la séance est une excuse pour me voir. Noam Beckett te manque, c'est normal. » Sourire insolant sur les lèvres, il la fixe, de ce regard arrogant. Il affirme, il a raison, parce que, inutile de se mentir, elle avait été assez claire lors de leur deux dernières rencontre. Elle ne veut plus le voir. |
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| | Sujet: Re: + right from the start you were a thief, you stole my heart Jeu 23 Mai - 14:33 | |
|  Oublier une personne qu’on ne voit pas est facile. Enfin oublier est un bien grand mot. Cesser d’y penser tout simplement. Mais lorsqu’elle le voit lever les yeux vers elle, il y a tout qui revient. Tout ce qu’elle souhaiterait oublier. Ce qui fait battre son cœur plus vite. Lui en fait. Il a trop d’influence sur la vitesse à laquelle bat son cœur, il faut que ça cesse. Plus facile à dire qu’à faire. Et quand son regard se plonge dans le sien, elle se demande comment ils ont pu en arriver là. Ils étaient heureux. Elle l’était en tout cas. Là, elle n’arrive pas à savoir si elle triste. Un peu sûrement quand elle repense à ce qu’ils partageaient. A tout ce qu’il a écrit dans son livre. Ça semblait tellement réel avec ses mots. Il a bien tourné l’histoire lui, il n’a pas tout foiré. Et les héros ont droit à une fin heureuse. Il a seulement repris des morceaux de leur histoire, ce n’est pas la réalité. Elle aurait préféré qu’il invente tout. Là, elle ne cesse de penser qu’elle aurait pu avoir droit à ce qui est écrit. Sa vérité à lui. Et elle voudrait juste oublier tout ça. Pourquoi a-t-elle acheté ce livre ? Erreur de débutante. « La page 114 est ta favorite aussi ? » Elle réalise alors qu’elle n’a rien dit depuis qu’il la regarde. Il a son livre sur ses genoux. Elle est gênée. De ce qu’il dit, qu’il sache qu’elle l’a lu, qu’il la connaisse si bien. Ça ne rate pas, elle rougit encore. Elle voudrait pouvoir contrôler sa peau. Elle ne peut pas cacher ce qu’elle ressent. Cette page, elle l’a lu plusieurs fois en effet. Leur première nuit ensemble. Soirée d’Halloween qui avait si mal commencé. Soirée qu’elle avait trouvée parfaite à l’époque. Même aujourd’hui, elle n’arrive pas à se convaincre du contraire. Et la lire avec les mots magiques de Noam, c’est pire. « Et la séance est une excuse pour me voir. Noam Beckett te manque, c'est normal. » Finalement, il n’est pas totalement l’homme du livre. Je dois être une des seules à savoir que ce livre est basé sur notre relation. Et c’est mieux si ça ne sait pas. « Il faut que je te parle. » C’est dur pour elle de lui demander quelque chose, après ce qu’il lui a fait. Elle dépend de lui encore une fois alors qu’elle aurait souhaité plus que tout ne pas avoir à le faire. « En privé de préférence. Mais je peux attendre la fin de la séance si tu veux. J’ai de la lecture. » Lire son livre dans la même pièce que lui, non, ça serait trop étrange. Déjà qu’évoquer cet ouvrage est difficile. Elle regrette d’être venue. Elle ne devrait pas lui demander ça, elle ne le veut même pas. « Oh et puis non, oublie, c’est pas grave. » Repartir à New York serait peut-être plus simple en fait. |
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| | Sujet: Re: + right from the start you were a thief, you stole my heart | |
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