Il y a des soirs comme ça, où, t'as plus envie de quitter la scène. Cette minuscule scène qui t'accueilles toi, ta voix et ta guitare. Les seules choses que tu sachent maitriser, au final. Mais vient le temps où la mélodie s'arrête, où la voix s'efface et où le retour à la réalité s'impose. Ta bulle explose. Ton temps est terminé, les conversations ont repris leurs cours et on a déjà oublié que t'étais là. C'est fini pour ce soir, tu dois rentrer à la maison. Merci, au revoir. A la prochaine. Peut être. Alors tu t'en vas, ta guitare sur le dos. Et tu rentres à l'appartement, retrouver Inés. Retrouver son sourire qui te fait oublier la situation précaire dans laquelle tu t'es embarquée. Parce qu'au final, t'en es toujours au même point. Pas vraiment un rond au fond des poches et cette envie de réussir. Coûte que coûte. C'est peut être cette envie qui t'as finalement retenue de ne pas retourner chez ta mère. De ne pas rentrer, après un énième. Cette envie de te battre, pour devenir quelqu'un d'autre. C'est la tête pleine de pensées que tu prends le chemin de la maison. Même pas l'envie de prendre un verre ce soir. A quoi bon ? Il n'y a rien à fêter. T'as juste envie de te caler sous la couette, raconter ta journée à Inés et t'endormir. Pour attaquer une nouvelle journée. Et qui sait, une meilleure journée. Sur le chemin du retour, tu portes ta guitare sur le dos et tu chantes. Doucement. Histoire de t'accompagner, à défaut d'avoir de la musique dans les oreilles. Tu arrives finalement sur le pas de la porte et tu t'asseois, posant ta guitare entre tes jambes. T'as envie de fumer avant de rentrer, histoire de pas trop emmerder ta meilleure amie avec la fumée dégueulasse de ta roulée. Et la clope au bec, tu regardes au loin, devant toi. Une nouvelle fois perdue dans tes pensées.

turn up the music

Parfois, tu ne sais pas quoi faire de ta soirée. Bah oui, Nora elle est souvent fatigué, entre son blog, ses cours, les fêtes. T'es pas trop fête, mais souvent tu fais comme si, juste parce que Nora elle aime ça, être la party girl de la ville. Cependant ce soir c'était pas le moment, elle voulait un peu de repos, mais toi t'en avais pas envie. Donc tu t'es décidée pour faire ce que tu savais le mieux, vagabonder. C'est une sorte de passion chez toi. Dans le style tu passes la porte, un pied à gauche, à droite et l'aventure commence. Sans but précis, t'as préféré marcher que prendre la voiture, pour une fois. Tes pieds t'ont d'abord guidé à la plage, t'y a fait une petite plongée avec milo sous le regard médusé des personnes présentes. A ce qu'il parait il fait froid, tu tomberas malade, t'es inconsciente. Bien sûr que oui tu es consciente, c'est les autres les inconscient. Quand tu trouves que c'est assez, tu prends un coquillage et tu t'installes devant un part jouant à la marelle. Encore une fois, tu attires l'attention et comme d'habitude tu n'y prêtes plus attention. Concentré sur ton jeu, mouillant des clients sûrement parce que tu es trempé, tu entends une jolie voix. Elle t'emporte, te transporte et tu t'assois en plein milieu juste pour l'écouter. Quelques protestations sûrement, mais elles semblent si loin. Tout ce que ton esprit retient c'est cette mélodie.Par moment tu restais tranquille en plein sur la voie écoutant tout simplement, d'autres tu te mettais à faire un slow avec ton petit Milo. Puis sans vraiment l'attendre, la fin est arrivée. Plus de mélodie, adieux. T'aurais pu le prendre comme un signal pour rentrer, mais non toi t'es Bamboula tu ne comprends jamais les signaux. Ce que tu voulais maintenant, c'était rencontrer la demoiselle, sauf que comme une fusée elle avait déjà quitté le bar. T'aimes pas courir, surtout pas après les gens, donc discrètement et calmement, tu t'es mise à la suivre. La demoiselle était prise dans sa musique, trop occupée sûrement dans ses rêveries pour te remarquer. Vous n'avez pas marché trop longtemps, ce qui t'allait à merveille. La voici qui s'arrête, vous êtes probablement arrivée. Ayant finalement l'opportunité de l'approcher, tu te lances sans réfléchir. « Dites madame, Milo et moi on aime votre voix, on est fatigué, vous pouvez nous chanter une berceuse ? »


ps, je suis trop ko, le match vient de finir je vais dormir et me relire demain.

Assisse sur le perron, les yeux dans le vague et la clope entre les lèvres, t'avais pas du tout capté qu'une demoiselle t'avais suivi jusqu'à chez toi. Après ta petite performance. Et c'est sa voix qui te ramène à la réalité, sans que tu ne t'y attendes vraiment. Faut dire qu'à cette heure si, il y a pas un chat dans la rue. Et trop occupée à penser, à chantonner, tu n'avais pas du tout entendu la brune s'approcher de toi. Tu relèves les yeux vers cette voix, la détaillant de ton regard clair. Elle semble plus âgée que toi mais s'exprime comme si elle avait cinq ans. Ça te fait sourire. Cette inconnue arrivée de nulle part. Elle te rappelle Inés. Sans vraiment lui ressembler. Tu la détailles pendant de longues secondes avant de t'adresser à elle. Et qui est ce mystérieux Milo ? Il est pas avec toi ? Je ne le vois pas. Elle est seule, seule avec sa peluche entre les bras. Et tu te demandes donc si Milo est quelqu'un ou bien, est ce que c'est cette peluche qu'elle tient contre elle. Nouveau sourire. T'as beau n'avoir plus rien d'innocent, tu ne peux t'émerveiller d'en voir autant provenir de cet étrange personnage. Et t'as une berceuse préférée ou tu me laisses t'en chanter une que ma mère me chantait quand j'étais petite ? Pourquoi t'accèdes à sa demande ? Pourquoi pas, après tout. C'est si fou, si exceptionnel de rencontrer ce genre de personnage que t'as pas le coeur à lui refuser ça. Et il y a ses yeux, sa voix. T'as l'impression de te retrouver devant une enfant.