HISTOIRE

Moi ? Je m'appelle Danil Milos Zlatik. Rien que ça, vous pensez déjà que je suis Russe ou d'un pays de l'est dont on n'arrive jamais à retenir le nom et encore moins la capitale. Je suis né à Bratislava, je vous aide, c'est la capitale de la Slovaquie. Pas vraiment un pays de rêve, je l'avoue. Tout est gris : les bâtiments, le ciel, les gens. On a l'impression qu'on est encore sous l'influence communiste, on est libre mais personne n'est heureux. Le pays tout entier a l'air dépressif. J'ai grandit dans une famille féminine et certain idiots vous diront que c'est de là que viens mon orientation sexuelle. Mon père a fait quatre gosses à ma mère puis s'est barré. J'ai trois grandes sœurs, toutes magnifiquement blondes aux yeux bleus, identiques à ma mère. Et moi je me suis retrouvé avec les cheveux bruns et les yeux marrons de mon père, rappelant chaque jour à ma mère qu'il l'avait abandonné à l'aide de mon visage si similaire au sien. Je n'y pouvais rien, je n'allais pas m'arracher la peau du visage pour qu'elle ne souffre plus. Surtout que je n'ai jamais eu l'instinct de famille, envers ma mère surtout. Je ne l'ai jamais supporté. Quand mon père est partit je venais de naître, je ne l'ai jamais vu. Mes sœurs m'ont raconté qu'ils étaient beaux ensemble et heureux, qu'ils rayonnaient comme ces couples dans les pubs pour le dentifrice. Ils étaient magnifiques, avant mon arrivée. Ma mère m'a toujours reproché le départ de mon père, lorsque j'étais petit j'y croyais. Je sais bien maintenant que s'il s'est barré c'était sûrement à cause d'une autre femme ou alors parce qu'il ne pouvait plus supporter ma mère et mes sœurs. Mes aînées m'ont toujours sur-protégé, j'étais le petit dernier, la chose fragile des Zlatik. Ils ne se doutaient pas que j'étais le plus fort en fait. Mes sœurs travaillent beaucoup à l'école et avaient des boulots à mi-temps pour aider ma mère à payer les factures. Qu'est-ce que je faisais moi pendant ce temps ? Je couchais avec mon prof de maths pour avoir de meilleurs notes. On peut dire que la plupart des gens tombent dans la prostitution par nécessite, parce qu'ils n'ont aucune autre issue. Moi j'ai juste jamais été bon à rien. Je haïssais le sport, je ne comprenais rien aux sciences et je dormais en langues. 0 de moyenne pendant toute ma vie, je n'ai jamais rendue une copie remplie, je ne prenais même pas le temps d'écrire mon nom sur la feuille. Pensez pas que je suis con pour autant, je peux vous citer du Baudelaire ou du Victor Hugo quand vous voulez. J'avais juste pas envie de travailler, j'avais toujours sut que c'était pas pour moi. Ce qu'il me fallait c'était vendre mon cul, c'était plus facile et moins fatiguant. J'ai décidé de m'exporter aux états-unis avec l’espoir d'y être plus heureux. Qui sait, peut-être que les américains aiment les petits slovaques dépressifs ?