Premier jour a Montsimpar. Que faire ? J’étais allongé sur le lit de ma chambre, regardant le plafond, pensif. Je ne savais que faire de cette première journée, ou plutôt la première ou je pouvais sortir, ayant fini de m’installer. Je me relevai puis marchait vers la porte de ma chambre entièrement blanche. J’attrapai une veste en cuir puis sortais de mon logis. J’arrivai dans la rue du monde, où j’habitai. Des gens de toutes couleurs, de personnalités différentes habitaient cette petite rue. Je marchai, sans direction précise. Il fallait quand même que je me présente à mes voisins un jour. Mais pas aujourd’hui. Ce n’était pas le jour. J’étais fatigué, je nageais dans la choucroute. Rien de tel qu’un beau seau d’eau sur la tête pour me réveiller. Mais bon, on n’est plus au temps du moyen âge où les femmes jetaient leur eau par les fenêtres. Je me résignai à cette idée assez barbare. Je remarquai que dans cette rue, contrairement au rues de new York, on ne voyait que très peu de porches ou de BMW. J’en étais assez heureux car avec ma vieille Clio démodé de l’âge de pierre je ne ferai pas tache dans le décor. Cette vieille voiture je l’avais acheté pour trois fois rien. J’en étais d’ailleurs assez content car elle roulait bien malgré ses petits caprices. Perdu dans mes pensées, je failli foncer dans un potto. Je relevai la tête et vis un logo éclairé. Je plissai les yeux pour lire le nom : Chez Hogan. Ce nom m’avait tout l’air d’un nom de bar. Je me dirigeais donc vers celui-ci situé dans une intersection. J’ouvrai la grande porte massive ; un sympathique petit endroit. J’allai vers le comptoir, prenait place sur un petit siège noir puis regardai le barman. Un homme grand, costaud, qui n’avait pas l’ai fort aimable. Je me contentai de sortir un billet de ma poche et de commander un whisky. Il me regarda de la tête au pied ou plutôt de la tête au buste puis me servi un petit verre. Je tournai sur le siège où j’avais prit place et regardai mon entourage. Je ne connaissais personne dans cette ville. Je voulais faire des connaissances. Je vis alors une belle jeune fille, cheveux couleur rouge sombre et aux yeux marron. Son visage m’inspirait. Je m’approchai d’elle mon verre à la main. J’espérais qu’elle n’allait pas me rembarrer comme ses snobs qui ne supportent pas qu’un homme s’approche d’elle. Je lui disais alors : << Bonjour, ce siège est libre ? >> Je désignai des yeux le siège à coté d’elle. Je lui fis mon plus beau sourire espérant que cela suffirait à obtenir un oui...

Enfin, Jordan avait déballé plus ou moins la moitié de ses cartons d’emménagement. Elle continuerait sûrement le lendemain, parce que franchement, là, la flemme. Bon, heureusement, sa chaîne hi-fi et tous ses CDs de métal étaient sortis. Comme ça, elle ne pourrait pas trop s’ennuyer, et faire la folle chez elle. Voici bien un avantage à vivre seul chez soi : on peut faire ce qu’on veut sans avoir peur du jugement des autres, et on n’a pas à faire d’efforts de rangement pour ne pas répugner son partenaire de maison. D’accord, ça fait deux. Bref, la question n’est pas là. A présent, la question fatidique se posait : que faire ? Elle ne connaissait personne, et n’allait pas sonner chez les voisins à 20h30 en leur sortant de but en blanc « Bonjour ! Je suis votre nouvelle voisine, Jordan Lynch, enchantée. Eh bien, comme je m’ennuie profondément ce soir et que je n’ai rien de bien distrayant à faire, ça vous dit de faire une petite sortie avec moi ? Oh je sais qu’on ne se connaît pas, mais qu’importe, hohoho ! ». Non, vraiment, c’était une mauvaise idée. Ce serait du genre ‘comment perdre toute crédibilité en une minute’, et ça, Joe ne pouvait décidément pas se le permettre. Oh oui, probablement qu’autrefois elle l’aurait fait, mais sa nouvelle vie avait commencée. Et elle n’allait certainement pas tout gâcher le premier jour. Tiens, d’ailleurs ! Que font les gens qui viennent d’emménager ? Eh bien sûrement qu’ils vont tout simplement visiter les alentours afin de ne pas se perdre… Alors c’est parti ! Ni une, ni deux, Jordan enfila une veste noire, et resta plantée deux minutes devant ses clés de voiture. Ferait-elle sa visite à pied ou dans sa Mini Cooper rouge ayant un damier sur le dessus (eh oui, quand on vient d’une famille plutôt aisée, c’est pas mal) ? Finalement, la jeune fille haussa les épaules. A pied. La marche, c’est bon pour la santé et ça lui fera un peu d’exercice.
Lorsqu’elle ouvrit la porte, une vague de fraîcheur l’envahit, et instinctivement, ferma les yeux, affronta nt le changement de température soudain. Pendant quelques minutes, elle marcha tentant de graver l’apparence des bâtiments dans sa mémoire afin de s’y retrouver plus tard. Soudain, elle arriva devant l’enseigne d’un bar. « Chez Hogan ». Joe se posa une question : quel est un des meilleurs moyens de faire des rencontres ? Un bar, très certainement. La jeune femme était tiraillée. Que faire ? Continuer la visite territoriale, ou s’accorder un peu de bon temps, voire faire des rencontres ? La seule chose qui allait trancher serait son portefeuille. Elle l’ouvrit et l’inspecta. Un billet de 20 euros traînait dans une petite poche. Ce serait amplement suffisant pour une petite soirée, qu’elle finisse en solo ou entre amis. Jordan haussa les épaules et poussa la porte du bar. L’ambiance était relativement… Chaleureuse. Musique diffusée ? Hmm… Toutes celles du moment que les jeunes écoutent et qu’on ne peut qualifier de musique, en toute honnêteté. Le décor, plutôt sombre, comme dans tous les bars qui se respectent. Jordan chercha des yeux une place qui serait éventuellement libre. Très rapidement, elle en repéra une et fila s’asseoir sans plus attendre, tout en retirant sa veste. La rouge (en hommage à la couleur de cheveux, hein…) leva les yeux et regarda la personne qui lui faisait face : grand, regard méchant. Le barman. Directement, elle baissa les yeux. Cet homme avait un regard de psychopathe. Bon quand même pas mais voilà. Bref, tout en gardant les yeux baissés, la nouvelle habitante de Montsimpa commanda une bière et posa quelques pièces sur le comptoir que l’homme ramassa. Oui bon, c’est vrai qu’une bière ce n’est pas très féminin, mais à cette heure-ci, ça faisait du bien. Intérieurement, elle se promit que ce serait la première, et la dernière.
Alors que Joe venait à peine d’avaler une gorgée de son breuvage, un garçon entra. Oh, il avait certainement la vingtaine. Et pas mal en plus. Il s’assit à quelques mètres d’elle, et commanda un whiskey. Il regarda autour de lui, l’air aussi perdu que Jordan. Puis, il la regarda, s’approcha et sourit tout en demandant à la jeune fille :

- Bonjour, ce siège est libre ?

Joe sourit à son tour. Ouf ! Quelqu’un venait lui parler ! Au moins, ça prouvait qu’elle n’était pas repoussante… Alors elle lui répondit :

- Oh… Oui tout à fait. Il est libre.

Bon, bonne nouvelle : ce garçon n’avait pas l’air méchant, même plutôt sympa.