les jeux olymcomiques ∆ Sadie.

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Sa planche de surf d'un côté, sa raquette de badminton de l'autre, Noam s'était installé sur un coin de la plage tôt dans la journée, bien décidée de profiter du beau temps. Il en avait marre de se poser devant sa télé et de voir les Jeux Olympiques diffusés sur toutes les chaines. Il restait un très grand fan de sports, mais sa tête commençait à exploser et il désertait peu à peu son ordinateur juste pour regarder les Jeux. Téo lui reprochait fréquemment de délaisser son roman en court d'écriture. Elle avait raison, ce qui l'avait incité à partir en direction de la plage afin de se changer les idées. Sur le chemin il s'était fait arrêter par une foule de paparrazi, lui demandant si il était actuellement entrain d'écrire un nouveau livre. Pour toute réponse il avait hausser les épaules avec désinvolture avant de reprendre sa marche d'un pas nonchalant et trainant qu'on lui connaissait si bien. Se rendre à la plage, à la fois l'endroit qu'il préférait et détestait le plus, lui apporterait le dépaysement qu'il recherchait et dont il avait envie après avoir passé plusieurs jours assit à son bureau et à pianoter sur son ordinateur. La dernière fois qu'il s'était rendu ici c'était pour construire un château de sable avec sa voisine et pire ennemie depuis l'enfance. Malgré la mauvaise entente qui pouvait régner entre les deux anciens camarades de classes, Noam reconnaissait avoir passé un excellent moment. Mais aujourd'hui, et ce depuis bien longtemps maintenant, il n'avait rendez-vous avec personne, ni avec Danaé, ni avec Téo, et encore moins avec Marley-Sky. Il s'accordait une journée tranquille, qu'il affirmait bien mériter. Même ses colocataires lui avaient épargnés des reproches qu'elles s'amusaient pourtant habituellement à lui faire. Sa journée s'annonçait donc parfaite. Assit sur sa serviette de plage, Noam regarda le monde qui allait et venait de la plage à la mer alors qu'il regrettait amerment de ne pas avoir fourrer un carnet et un stylo dans son sac. Il était inspiré pour écrire tout à coup. Son séjour dans l'eau à faire du surf l'avait quelque peu fatigué et il aimait se poser là, sur la plage pour regarder les gens. Ils avaient le don de tous se comporter de la même manière. Une espèce d'effet mouton qui se propageait de long en large à travers la plage. C'est seulement lorsqu'il entreprit de partir, qu'il repéra à quelques mètres seulement de l'endroit où il se trouvait, la silhouette gracieuse de Sadie. Il n'eut aucun mal à savoir qu'il s'agissait bien de la célèbre actrice, les journalistes ameutaient aux abords de la plage parlaient en son nom. La planche de surf sous le bras, sa serviette de plage sur son épaule et sa raquette de badminton dans une main, il se dirigea vers Sadie, un sourire taquin au coin des lèvres. Il avait envie de l'embêter tout à coup et s'en fichait éperdument de savoir si elle était venue ici pour avoir un peu de tranquillité. Devant elle l'écrivain planta sa planche de surf dans le sable et tapota doucement sur le mollet de la jeune femme pour qu'elle ouvre les yeux. « Salut toi ! » lança-t-il. Il balaya la plage du regard un instant avant de reporter son attention sur la jeune femme. « Danaé n'est pas là ? » Il espérait bien que oui, mais sa fierté l'empêchait de montrer qu'il attendait une réponse positive à sa question. Sans attendre de réponse de la jeune femme, il vint s'assoir à ses côtés et tourna le visage vers elle. « Je vais me contenter de toi pour me tenir compagnie alors. » avoua-t-il avant de lui offrir un énorme sourire, tel un petit merdeux, fier d'embêter sa victime.

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Fatiguée d'observer le soleil à travers les immenses vitres de sa luxueuse maison à Bridgeport, la jeune femme opta pour une sortie à la plage afin de s'offrir de quoi passer le temps. Non pas que ses journées demeuraient longues et particulièrement ennuyeuses, seulement il était parfois plus judicieux de s'occuper chez elle à l'abri des paparazzis histoire de profiter d'une intimité qui lui était rarement accordée. Seulement en l'absence de Danaé, à la fois sa colocataire ainsi que sa meilleure amie, il était bien moins amusant de rester cloitrée dans une maison qui semblait alors bien vide. Enfilant avec soin un maillot de bain, une robe blanche plutôt courte - de quoi faire parler les curieux journalistes - et une paire de sandales, elle s'empara de son sac et d'une serviette de plage avant de fermer à double tour chaque porte de la maison. Mieux valait éviter que quelques fouines ne viennent mettre leur nez dans les affaires des deux blondes, l'une étant une bloggueuse professionnelle dont l'ordinateur recelait de croustillants potins sur de nombreuses célébrités, l'autre actrice ainsi qu'espionne, préférant révéler le moins d'éléments personnels à son égard, à moins qu'elle ne contrôle ce qu'elle voulait bien faire savoir. Elle s'installa au volant de sa voiture noire qui lui avait coûté une raisonnable petite fortune et se gara non loin de la plage. En sortant du véhicule elle eut tout le loisir de saluer ses harceleurs quotidiens qui ne se privèrent pas pour prendre des photos par dizaines. Elle leur accorda un charmant signe de main avant de continuer sa route jusqu'à la plage, où elle prit place en s'asseyant sur sa serviette. Sadie n'avait pas songé à apporter un livre avec elle, et se contenta de sortir son ipod et de mettre un écouteur dans son oreille. Bercée par le bruit des vagues et les désagréables cris des enfants, elle s'autorisa un moment de détente. Elle avait depuis bien longtemps appris à ne plus se soucier des paparazzis qui la suivaient où qu'elle aille, et qui attendaient avec un certain plaisir son premier faux pas. Faux pas qui, à leur plus grand désespoir, n'arrivait pas, ou alors demeurait bien trop mince pour leur offrir un scandale digne de ce nom. Les yeux clos, le visage légèrement incliné vers le ciel, elle profita d'un soleil doux et on ne peut plus agréable. Ce paisible moment ne tarda pourtant pas à être interrompu lorsqu'une main rentra en contact avec son mollet dénudé. « Salut toi ! » Baissant ses lunettes de soleil le temps d'observer librement son nouvel interlocuteur et retirant son écouteur, la jeune femme ne tarda pas à reconnaître le célèbre Noam Beckett. « Tiens donc, Noam ! Quelle bonne... Enfin quelle surprise ! » Petite taquinerie dont elle ne parvenait pas à se lasser. Sentiment réciproque, puisque le jeune homme prenait également plaisir à lui faire de nombreuses réflexions de ce genre. « Danaé n'est pas là ? » C'est qu'il ne perdait pas son temps le garçon. Sadie avait eut connaissance de la relation de sa meilleure amie avec Noam, tout comme elle savait qu'ils étaient restés proches après leur rupture. Il n'était pas bien compliqué de deviner que les sentiments de ces deux-là ne s'étaient pas complètement évanouis. Curieusement, elle avait pourtant assez de respect pour la fierté du jeune homme pour ne pas rentrer les pieds dans le plat. « Si regarde elle est juste là, tu ne la vois pas ? » répondit-elle d'une voix pleine de sarcasmes en désignant une masse invisible à ses côtés. Elle lui offrit ensuite un large sourire colgate, tout sauf coupable de se moquer ainsi du jeune homme qui prit bientôt place à ses côtés. « Je vais me contenter de toi pour me tenir compagnie alors. » avoua-t-il finalement avec un de ses sourires espiègles qui en disant long sur ses intentions. Intentions partagées, naturellement. « C'est avec plaisir que je jouerai au lot de consolation dans ce cas. » Sadie le fixa le temps de quelques secondes, une lueur joueuse dans le regard. Il était le parfait candidat pour passer le temps, et, même si elle se priva de le lui faire savoir, elle n'était pas mécontente de l'avoir croisé. « Alors, quelle vie trépidante mène Noam Beckett, ô grand écrivain, ces derniers temps ? » le questionna-t-elle non sans exagérer avec une certaine ironie son talent d'écrivain. Non pas qu'elle ait déjà douté de ses capacités, non, disons qu'elle ne perdait tout simplement jamais une occasion de le taquiner.

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Emmerder les gens était l'une des activités favorite du célèbre écrivain. Noam ne savait pratiquement faire que cela lorsqu'il n'était pas installé devant son ordinateur à écrire son nouveau roman ou quand il ne postait pas le courrier. Il avait la faculté d'analyser les gens très rapidement et de savoir où taquiner pour qu'ils s'énervent facilement. Sadie, malgré la façon qu'elle avait de saluer Noam, malgré le fait aussi qu'elle soit la meilleure amie de son ex, était la partenaire de jeu favorite du jeune homme. Ce n'était pas comme avec Nicholas, avec qui il s'amusait à embêter le voisinage et à faire régner les ennuis entre voisins. Avec Sadie c'était une compétition amicale durant laquelle ils cherchaient finalement à taquiner l'autre. « Si regarde elle est juste là, tu ne la vois pas ? » avait répondu Sadie quand Noam demanda si Danaé l'avait accompagné, alors qu'il se laissait tomber à côté d'elle, un sourire de voyou collé sur les lèvres. Il ne pu néanmoins s'empêcher de lâcher un soupire après la réponse de l'actrice. « Eurk, elle doit encore trainer avec l'autre guimauve ! » maugréa-t-il alors qu'il levait les yeux au ciel. Noam n'avait jamais caché le méprit qu'il ressentait à l'égard du nouveau petit-ami de son ex. Il essayait de se convaincre que ce n'était pas de la jalousie, mais parfois ses réflexions laissaient penser le contraire. Enfin dans le fond il s'en fichait de comment pouvait être interpréter ses réactions et il s'en fichait comme de ses premiers mocassin de ce que pouvait bien répéter Sadie à sa meilleure amie après également. Parfois il se disait qu'il devrait lui aussi se trouver une petite-amie, pourquoi s'obstiner à courir après une femme déjà en couple ? Il se sentait pathétique tout à coup, mais savait qu'il n'avait pas tord sur le sujet. Le sourire innocent et moqueur que Sadie afficha ensuite blasa naturellement l'écrivain qui regrettait d'avoir demandé des nouvelles de Danaé. Peut-être qu'elle appréciait Adriàn, malgré toutes les critiques qu'ils faisaient ensemble lorsqu'ils se retrouvaient sans Danaé. « C'est avec plaisir que je jouerai au lot de consolation dans ce cas. » Elle avait dit ce qu'il ne fallait pas la douce Sadie, et Noam était bien déterminé à s'amuser de la situation. En écho, l'écrivain afficha un regard joueur à son tour et un sourire narquois apparu sur ses lèvres. Il se décala un peu et vint se coller à Sadie avant de passer un bras autour de ses épaules et de déposer un baiser innocent sur sa joue. Pure provocation. « Faudra que je songe à venir me faire consoler plus souvent alors, j'ai gagné le meilleur lot ! » ne pouvait-il s'empêcher de rétorquer un regard entendu collé au visage alors qu'il détaillait la séduisante actrice des pieds à la tête. Ils ne s'engageaient pas sur le meilleur sujet de conversation, mais Noam s'amusait pourtant déjà de la situation. Et ce n'était certainement pas les journalistes ameutaient autour et sur la plage qui déstabiliserait le jeune facteur. Au contraire, sa réputation de comique était déjà tracée et les médias ne ressortaient que cela de lui dans les journaux et à la télévision. Alors que pour Sadie, belle actrice en vogue, Noam savait pertinemment que tous les requins de la presse attendaient qu'elle fasse un faux pas. « T'as pas trop abusé sur le tissus aujourd'hui, je constate. » Il haussa les épaules de façon désinvolte avec un regard innocent et totalement impuissant, lorsque Sadie releva les yeux pour le fixer. Pas non plus de sa faute si la blondinette mettait une robe courte. Noam s'amusait simplement à constater et à le faire remarquer, à sa façon cela dit. « Alors, quelle vie trépidante mène Noam Beckett, ô grand écrivain, ces derniers temps ? » se moqua gentiment Sadie, toujours avec ce regard rieur qui en disait long sur sa façon de considérer Noam et son talent d'écrivain. Parfois il se disait qu'il ferait tout simplement mieux d'arrêter d'écrire, et de quitter Montsimpa. C'était des réflexions stupides et lancées dans le vent, mais quand il voyait comment sa vie tournait, il se disait que ce serait pas plus mal. « Depuis quand tu t'intéresses à la vie de Noam ? Laisse-le tranquille. » rétorqua-t-il, moqueur, un brin égocentrique du fait qu'il utilisait la troisième personne pour parler de lui. Il relâcha l'étreinte autour des épaules de l'actrice, reprit sa place initiale et s'allongea sur la plage avant de tourner le visage vers son amie. Elle ne perdait jamais une seconde pour taquiner l'écrivain, que ce soit vrai ou non, elle faisait mouche quand même, car ça agaçait Noam. Un instant il aurait aimé lui faire croire qu'il s'apprêtait à quitter Montsimpa, mais il doutait qu'elle vienne le retenir. Malgré la bonne entente qui pouvait régner entre eux, Noam était convaincu que Sadie ne l'appréciait pas tant que ça dans le fond. Rares étaient les femmes à apprécier la compagnie de Noam Beckett en réalité. Bien décidé à ne pas parler de lui, il détourna habillement la conversation. « Et toi ? As-tu enfin trouvé un film dans lequel ton rôle ne consiste pas à faire la figurante qui tient la porte du personnage principal ? » Lui aussi pouvait très bien se moquer de son métier. Son sourire s'agrandit alors qu'il fixait Sadie, content de pouvoir, pour une fois, se moquer de sa profession.

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La jeune actrice n'avait jamais aimé les conversations ennuyeuses. Elle aimait taquiner, se montrer ironique, lancer quelques vannes bien placées. Si il lui était arrivé de nombreuses fois que ses habitudes ne soient pas réciproques, avec Noam il en était tout autrement. Il semblait prendre autant de plaisir qu'elle à rendre leurs rencontres plus intéressantes sans pour autant quitter le cadre de leur amitié. De plus, le jeune homme n'était pas de ceux que l'on vexe facilement, et ce n'était pas pour déplaire à Sadie. « Eurk, elle doit encore trainer avec l'autre guimauve ! » répliqua-t-il, l'air mécontent. La jeune femme étouffa un rire, qui raisonna quelque peu moqueur. S'il ne se vexait pas pour rien, elle préférait éviter de trop le taquiner à propos de ses sentiments, point sensible d'à peu près la moitié de la planète. Cependant elle ne comptait pas se priver lorsqu'il lui tendait des perches aussi alléchantes. « La jalousie ne te va pas trop mon cher Noam ! » dit-elle avec un sourire. Pour autant elle rejoignait son avis sur ce point. Sadie était loin d'apprécier le nouveau Don Juan de son amie, pour des raisons pourtant différentes de celles de Noam. Si lui ne pouvait tout simplement pas le voir en peinture, la jeune actrice était avertie des détails de la vie du jeune homme dont personne d'autre n'avait connaissance. Et elle était bien loin d'apprécier qu'un criminel des bacs à sables ne s’immisce un peu trop dans le cœur de Danaé. Un nouveau point commun qui unissait Noam et Sadie. Le jeune homme passa bientôt un bras autour des épaules de la blonde tout en déposant un baiser sur sa joue. Le même sourire illumina leur visage au même instant. « Faudra que je songe à venir me faire consoler plus souvent alors, j'ai gagné le meilleur lot ! » Elle jeta un coup d’œil à la meute de journalistes qui firent vibrer leurs appareils photos sitôt que le bras du jeune homme frôlai son épaule. Petit joueur. Il était bien trop facile pour lui de s'amuser de la célébrité de la blonde, puisque les conséquences de ses gestes ne lui porteraient pas préjudice. Mais il était tout autre pour Sadie, puisque les magazines people ne semblaient pas se lasser des mille et une rumeurs à son propos. « J'en connais une qui risque de ne pas apprécier ce soudain intérêt pour les lots de consolation. » glissa-t-elle à son oreille, gardant un large sourire aux lèvres. Sa menace passait comme une lettre à la poste accompagnée du ton mielleux de sa voix. S'il souhaitait s'amuser des journalistes à ses dépends, la jeune femme ne voyait aucun inconvénient à l'informer que Danaé risquait de ne pas apprécier ce qu'elle devrait publier sur son blog quelques heures plus tard. Le chantage, y'a que ça de vrai. « T'as pas trop abusé sur le tissus aujourd'hui, je constate. » ajouta-t-il en la dévisageant de haut en bas. Son air moqueur la fit sourire tant il s'accordait au sien. « C'est pas tous les jours facile d'être une star, tu sais. Il faut toujours trouver de quoi les occuper. » soupira-t-elle en référence aux paparazzis inépuisables. Elle avait beaucoup insisté sur le "tu sais", comme si la célébrité était inconnue au jeune écrivain. Sa voix était arrogante, typique des stars à l'égo démesuré qui ne se séparent plus de leur air suffisant. Elle aimait jouer la star à la vie dure, surtout avec lui. Ce comportement hautain en agaçait plus d'un, et elle ne refusait jamais une occasion de le contrarier. Ou d'essayer, du moins. « Depuis quand tu t'intéresses à la vie de Noam ? Laisse-le tranquille. » La jeune femme partit d'un rire léger, tout aussi spontané que sincère. Il était une des rares personnes avec qui elle n'avait pas toujours le dernier mot, et elle appréciait son sens de la répartie. « J'ai remarqué qu'il ne faisait plus trop parler de lui ces derniers temps. Sa vie serait-elle si morose qu'il répugne à la partager ? » Moins moqueuse qu'à l'ordinaire, elle posa cette question avec un haussement d'épaules, détachant son regard de lui pour observer la mer quelques secondes. Lunatique la Sadie ? Si peu. Noam se détacha bientôt d'elle, et un sourire victorieux accrocha les lèvres de la blonde. Il s'allongea, tournant la tête vers elle. « Et toi ? As-tu enfin trouvé un film dans lequel ton rôle ne consiste pas à faire la figurante qui tient la porte du personnage principal ? » Cette réflexion l'agaça quelque peu, et elle fit en sorte de ne pas trop afficher sa réaction aux yeux du jeune homme. Elle se fichait pas mal de ce que les gens pouvaient bien dire à son propos au niveau de sa vie personnelle, mais elle n'appréciait pas qu'on touche à sa carrière, que ce soit celle d'espionne ou d'actrice. Elle s'était battue pour arriver où elle en était, et sa spécialisation pour les seconds rôles était une de ses fiertés. « Tu n'as pas du regarder beaucoup de mes films, je constate. » dit-elle en claquant la langue, un peu plus sèchement qu'auparavant. Toute la spécificité de ses seconds rôles était qu'ils se montraient bien moins prévisibles que les personnages principaux. Elle préférait interpréter un personnage certes moins vu à l'écran mais intéressant et un brin mystérieux qu'une potiche qui n'attend qu'un homme pour compléter sa vie. Plus susceptible qu'elle ne voulait bien l'avouer ? Peut-être. Ou peut-être était-elle tout simplement un peu trop attachée à son métier qui lui servait pourtant principalement de couverture.

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L'actrice marqua bien vite un point lorsqu'elle remarqua la jalousie de Noam, un sourire ornant ses lèvres alors que l'écrivain lâcha un soupire, blasé. Il ne broncha pas pour autant et se contenta de hausser les épaules, essayant d'être indifférent à une telle remarque. Il n'appréciait pas trop parler de ses sentiments, ni même de lui tout court. Se confier n'étant pas son passe temps favoris, il préféra donc garder le silence et s'allongea sur le sable chaud après avoir insinué que Sadie était un joli lot de consolation. Sur le moment il ne s'était ni soucié des journalistes présents sur la plage, ni des photos que Danaé pourrait bien voir plus tard. Après tout, rien ne s'était passé entre Sadie et Noam, et rien ne se produirait jamais, pas besoin de monter sur ces petits poneys tout de suite. « J'en connais une qui risque de ne pas apprécier ce soudain intérêt pour les lots de consolation. » La menace de Sadie accentua l'agacement de Noam. Que l'on utilise sa relation et ses sentiments pour Danaé à son encontre, il n'appréciait pas. Il ne prit même pas le temps d'ouvrir les yeux, et se contenta de garder le silence une nouvelle fois. Aux dernières nouvelles Noam n'appréciait pas la guimauve, et pourtant, Danaé ne s'était jamais empêchée de se jeter dans ses bras. En gros, pourquoi lui devrait-il se priver et rester comme un idiot célibataire alors que Danaé était joyeusement en couple de son côté ? L'écrivain se releva et vint se poser assit à nouveau proche de Sadie, cette lueur joueuse toujours ancrée dans ses pupilles alors qu'il fixait doucement l'actrice. Il déposa un baiser sur l'épaule dénudée de la jolie blonde et se contenta de rétorquer : « Est-ce une façon subtile de dire que je ne te plais pas ? » Ne jamais parler des sentiments de Noam Beckett, aux risques de se retrouver dans une situation gênante. Quand aux photos que Danaé aurait l'occasion d'apercevoir dans la soirée, l'écrivain laissait à Sadie le grand soin et le bonheur de lui expliquer ce qu'il s'était passé. Rien, naturellement, mais provoquer, Noam ne savait faire que cela. Il ne souhaitait pas mettre Sadie dans une situation délicate par rapport à sa meilleure amie, loin de là cette idée, il voulait juste l'embêter un peu. C'est ainsi qu'il avait habillement constaté et fait remarquer que la robe de l'actrice était plutôt courte. « C'est pas tous les jours facile d'être une star, tu sais. Il faut toujours trouver de quoi les occuper. » Le ton prétentieux qu'elle utilisa et le soupire qui lui échappa fit sourire Noam alors qu'il levait les yeux au ciel. Si elle essayait de se vanter de sa vie de star, ce n'était certainement pas auprès de Noam que ça marcherait. Il n'enviait pas du tout sa vie, au contraire d'ailleurs. Dans l'instant, il avait l'étrange impression d'entendre Deva Cortès, sa meilleure amie, qui se justifier de ses scandales. Comme si les stars étaient victimes des journalistes. Il hésita à lui soumettre son idée de participer à des œuvres caritatives comme pouvait le faire Brad Pitt, afin d'occuper les journalistes tout en conservant une bonne image de soi. Le facteur avait déjà proposé fièrement cette idée à Deva. A la place, il se mit doucement à rire. « J'ai remarqué qu'il ne faisait plus trop parler de lui ces derniers temps. Sa vie serait-elle si morose qu'il répugne à la partager ? » demanda Sadie, d'un ton neutre, bien qu'on pouvait toujours déceler cette pointe joueuse dans sa voix. Elle détourna le regard vers la mer tandis que l'écrivain se contenter d'un haussement d'épaule pour répondre à la question de la jeune femme. Il était écrivain lui, son actualité n'était pas aussi importante que pouvait l'être celle d'une actrice aussi célèbre que Sadie Davidson. C'est malicieusement et de façon habille qu'il avait fait basculer la conversation afin qu'ils parlent de Sadie et non de lui. Il lui avait fait remarquer ses rôles secondaires et apparemment cette réplique déplut fortement à la jolie blonde qui répondit sèchement : « Tu n'as pas du regarder beaucoup de mes films, je constate. » L'écrivain rétorqua du tac-o-tac : « Ouuuh, Noam aurait-il touché un point sensible ? » Noam se moquait, et avait beau dire ce qu'il voulait, mais dans le fond, il préférait toujours que les personnages secondaires. Que se soit dans les films ou les séries télévisées. A ses yeux, c'étaient les meilleurs. Comme ci leur histoire était toujours plus profonde et beaucoup plus touchante parce que les projecteurs n'étaient pas systématiquement braqués sur eux. Quand à Sadie, c'est sa fierté qui empêchait le facteur de lui avouer clairement qu'elle était une excellente actrice, et que contrairement à ce qu'elle pouvait penser, il avait vu tous ses films. Il attrapa la main de son amie et entrelaça ses doigts aux siens avant de lui adresser un sourire amical. « Allez, boude pas Cendrillon. » lâcha-t-il, décidant que sur un coup de tête elle devenait Cendrillon. Il leva les yeux au ciel, blasé qu'elle se vexe pour si peu. Néanmoins, il paraissait touché par la sensibilité de son amie. Si d'ordinaire il aimait taquiner les gens au point de les faire sortir de leur gong, ce n'était pas le cas avec Sadie, car elle représentait beaucoup aux yeux de l'écrivain. Son égo démesuré l'empêchait de lui faire autant de compliments qu'il aurait voulu mais il savait, à sa façon, faire comprendre à une personne qu'il l'appréciait. « J'aime pas te voir ainsi, ça me rends triste et je me sens responsable. » Il était sincère, presque trop d'ailleurs et la façon douce qu'il avait de serrer la main de Sadie dans la sienne montrait au moins qu'il souhaitait et appréciait sa présence. Mais, parce que Noam Beckett ne pouvait s'empêcher de rester sérieux plus de trente secondes, il ajouta, pour agacer son amie encore un peu plus. « Puis, ne te vexe pas mais, ça te rends moche de bouder. » Et il partit dans un fou rire incontrôlable, moqueur mais gentil.

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La jalousie de Noam était visiblement un de ses points sensibles, et il en était ainsi pour la grande majorité des hommes. Pour un certain nombre de femmes, également, bien que celles-ci se montraient souvent plus discrètes concernant cette faiblesse universelle. Il n'appréciait pas qu'elle le taquine sur ses sentiments, encore moins lorsqu'ils concernaient Danaé. Finalement il n'était pas impossible de vexer le jeune homme. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Sadie n'aurait su se décider. Malgré les apparences le seul intérêt de passer du temps avec Noam n'était pas de se balancer les pires blagues et vannes douteuses jusqu'à savoir lequel d'entre eux aurait le dernier mot. Elle était bien loin de se réjouir de la souffrance du jeune homme, quelle qu'elle pouvait être. Elle se doutait cependant qu'il était loin d'apprécier Adriàn, et que cette jalousie ne pouvait concernant que ce dernier. Après tout il était, à sa connaissance, l'un des seuls à avoir une maigre chance de toucher les sentiments de Danaé. Et cette concurrence n'était certainement pas pour plaire à l'ex petit ami de la belle. C'est qu'elle en avait du succès la Hawthorne ! Chose qui ne surprenait pas le moins du monde la jeune femme. « Est-ce une façon subtile de dire que je ne te plais pas ? » Il déposa un baiser sur son épaule avec une tendresse feinte. Elle fut prise malgré sa volonté de quelques frissons. N'allez pas croire par là qu'elle était follement attirée par cet emmerdeur de facteur, ces frissons n'étaient que le résultat d'un simple mécanisme physique au contact de sa peau. Malgré la mise en garde de la jeune actrice - qui ressemblait plus à une menace qu'autre chose, soyons clair - Noam ne semblait pas vouloir se défaire de ses intentions douteuses. Souhait-il la mettre dans une situation terriblement inconfortable ? En tous les cas le résultat restait le même, et il ne faisait aucun doute que la jeune blonde se retrouverait bientôt avec des rumeurs plein les bras. « Souhaites-tu vraiment t'engager dans ce chemin tortueux ? » demanda-t-elle en plongeant ses yeux dans les siens. Ils savaient tous deux que la réponse qu'elle aurait donné à cette question n'aurait rien donné de bon. Elle aurait répondu non qu'il se serait vexé, et si elle avait eu le malheur de dire oui, ils auraient tous deux été plus gênés que nécessaire. En bref, mieux valait éviter ces deux cas, d'autant plus qu'elle prenait plaisir à lui offrir une réponse qui ne le satisferait qu'à demi. Tandis qu'elle s'attendait à un réaction quelconque de la part du jeune homme, ce dernier sembla éluder les questions à son égard en gardant un silence mesuré. Des yeux au ciel par-ci, un éclat de rire par-là, toutes les expressions basiques de la socialisation mais aucune réponse. Elle le détailla un instant silence et en vint bientôt à la conclusion qu'elle le laisserait tranquille pour cette fois. Cependant elle n'oublierait pas de le lui rappeler plus tard, que cela lui plaise ou non. Si elle se montrait insistante peut-être finirait-il par lâcher le morceau afin de se débarrasser d'elle. Ou pas. « Ouuuh, Noam aurait-il touché un point sensible ? » L'air satisfait de sa voix l'irrita un peu plus. Elle lui lança malgré elle un regard mauvais, agacée de se montrer aussi facile à énerver. C'était sûrement la moquerie de trop. « Pas aussi sensible que ta jalousie maladive. » répliqua-t-elle en lui accordant son regard noir encore quelques secondes. Il sembla alors s'évanouir, laissant un sourire radieux illuminer ses traits. Malgré la dureté parfois non dissimulée de leurs réflexions réciproques, elle ne pouvait s'empêcher de remarquer qu'elles visaient souvent bien justes. Cette capacité qu'ils avaient de se dire leurs quatre vérités tout en s'accordant un sourire amical n'était pas donnée à tout le monde, elle en était consciente. Les doigts du jeune homme s'entremêlèrent bientôt au siens. Elle se mit distraitement à caresser la main de Noam avec son pouce, innocente tendresse qui contrastait avec leurs dialogues parfois cinglants. « Allez, boude pas Cendrillon. » Elle reporta une nouvelle fois son regard face à elle, laissant le temps d'un instant le calme contagieux de l'immense étendue d'eau envahir son esprit. « J'aime pas te voir ainsi, ça me rends triste et je me sens responsable. » ajouta-t-il bientôt, et cette confession fit tourner d'instinct la tête de la jeune femme. Elle émit un léger éclat de rire, amusée de cette culpabilité qui ne lui ressembla guère. « Depuis quand ce bon vieux Noam se sent-il responsable de quoi que ce soit ? » Sa voix semblait s'adoucir, et pour une fois cette question ressemblait plus à une simple plaisanterie qu'à une moqueuse ironie. Ces deux-là étaient ils finalement capables d'entretenir une conversation moins cynique que ce à quoi ils étaient habitués ? « Puis, ne te vexe pas mais, ça te rends moche de bouder. » On pouvait toujours rêver. "Parce qu'on change pas une équipe qui fait match nul." « Parle pour toi ! » Le rire du jeune homme fut contagieux, et celui de Sadie se joignit bientôt au sien.

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« Souhaites-tu vraiment t'engager dans ce chemin tortueux ? » demanda l'actrice, le regard plongé dans celui de Noam qui ne pu se retenir bien longtemps avant d'afficher un sourire au coin des lèvres, taquin. Le regard à la fois malicieux et joueur, il s'amusait à détailler Sadie des pieds à la tête, s'attardant sur ses jambes dénudées, ses bras parcourus de frissons et ses yeux qui ne pouvaient s'empêcher de se braquer dans le regard de l'écrivain. Noam avait conscience que oui, ils s'aventuraient sur un terrain dangereux, du moins, si ils continuaient sur cette voie là. Mais à ses yeux, ils ne faisaient que jouer, et mentir, il était extrêmement doué pour cela. Il n'avait pas dans l'intention de blesser qui que se soit, et Sadie connaissait assez bien Noam pour savoir qu'il n'y avait rien de sérieux dans ses propos ou dans sa façon d'agir avec elle. Il s'amusait simplement. Pourtant il cherchait volontairement à embêter Sadie sur un chemin dans lequel elle, elle ne souhaitait pas s'aventurer. « Avec toi ? Toujours. » Et il leva leurs mains liées avant de déposer un doux baiser sur le dessus de la main de Sadie, le regard toujours plongé dans le sien. Dans le fond, Noam s'éclatait comme un fou, il jubilait des réactions qui traversaient le visage de Sadie. Naturellement il avait dans l'intention de s'arrêter au moment opportun afin de ne pas attirer trop d'ennuis à la jeune actrice. Du moins, pas plus qu'il n'y avait sans doute déjà après ce baiser sur son épaule ou sur sa main. Mais c'était trop tentant pour se stopper là. Il n'y avait qu'à observer la scène qui se déroulait sur la plage pour comprendre à quel point Noam ne pouvait que s'amuser d'un tel moment. Le regard noir que Sadie adressa à l'écrivain le fit d'avantage sourire, comme ci il marquait un point à son tour, juste pour une telle réaction de la part de son amie. Et lorsqu'elle se mit doucement à caresser la main de Noam avec son pouce, celui-ci semblait heureux d'avoir trouvé une partenaire de jeu en la personne de Sadie. Ils pouvaient se dire leur quatre vérités en face, l'instant d'après ils se donnaient une accolade amicale. Il lui en fut d'ailleurs secrètement reconnaissant de ne pas insister pour avoir des détails de sa vie personnelle et privée. Noam n'aimait pas se confier, et cela ne commencerait certainement pas aujourd'hui, et encore moins sur une plage chargée de monde, dont un quart se trouvait être des journalistes. Il ne se priva pas pour autant de critiquer la profession de Sadie avec joie. « Pas aussi sensible que ta jalousie maladive. » rétorqua-t-elle, avant d'adresser un regard noir et furieux à l'écrivain. Ouais, ok, d'accord, sur le coup Noam leva les yeux au ciel, blasé et non vexé. Il se contenta d'un haussement d'épaule, assez indifférent par sa réplique acide. C'était officiel, elle le détestait. Mais comme à chaque fois, une dispute entre les deux amis ne durait jamais très longtemps. « Sois pas méchante, jolie Sadie. Surtout pas quand tu t'adresses à ton plus grand fan qui, contrairement à ce que tu peux penser, à vu tous tes films. » Il lui adressa un clin d'œil complice, et approcha son visage près du sien au point où leur nez se frôlaient presque. Le regard toujours ancré dans celui de son amie, il leva sa main libre pour venir remettre une mèche de cheveux rebelle de la jeune femme derrière son oreille. « Tu es une excellente actrice, Cendrillon. » finit-il par avouer, alors que son sourire d'emmerdeur s'agrandissait. Il détourna le regard vers la mer, mais garda la main de Sadie toujours dans la sienne, aucunement dérangé par son contact. Il mêlait habillement la sincérité, la moquerie et le jeu, et ça l'amusait profondément. Et lorsqu'il avoua se sentir coupable, Noam soupira quand il entendit Sadie se mettre à rire à ses côtés, ne le croyant naturellement pas. C'est vrai que l'écrivain n'était pas ce genre de type à se sentir extrêmement coupable si il venait à blesser une femme par ses propos. Bien au contraire, ça avait le foutu don de l'amuser encore plus. Sauf quand il s'agissait d'une amie à lui, en réalité. « J'étais sincère Sadie. » admit-il platement. Sa révélation suivit d'un haussement d'épaules, forcément, sinon ce ne serait pas Noam Beckett. Voilà pourquoi il n'aimait pas se confier, car 99% de fois, on ne le croyait même pas. Il n'était pas vexé, ni même blessé par ce manque de confiance que Sadie pouvait avoir en lui. Au contraire, ça lui permettait de la surprendre encore plus. « Parle pour toi ! » répliqua-t-elle ensuite. Sadie se joignit au rire de l'écrivain, tous les deux pris d'un fou rire incontrôlable. Ils devaient être beaux tous les deux, main dans la main à rire comme deux idiots. Une complicité de fou qui les unissait. Preuve évidente que l'amitié entre une fille et un garçon pouvait bel et bien exister, malgré tout ce que les gens pourraient dire. Noam passait au dessus de la cela depuis bien longtemps. Quand il retrouva son sérieux, l'écrivain tourna le visage vers l'actrice, encore décidé à l'embêter. C'est qu'il ne s'en lassait jamais. « N'empêche... Je te plais pas, tu me trouves moche... Sadie, tu me brises le cœur. » Il colla la main de Sadie contre son torse à l'emplacement de son cœur et feinta de s'évanouir sous cette pseudo déception. Son sourire toujours collé à ses lèvres prouvait qu'il continuait de taquiner et de s'amuser. Il se sentait pousser des ailes tout à coup à embêter Sadie sur un terrain qu'elle ne maitrisait même pas de moitié puisqu'elle s'obstinait à le repousser depuis le début. « Je suis parfait pourtant. » Son égo démesuré lui faisait dire n'importe quoi.

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Le moins que l'on pouvait dire, c'était que Noam Beckett n'avait honte de rien. Ses fausses avances semblaient ne plus avoir de limites, et la blonde ne comptait aucunement céder. La victoire ne reviendrait certainement pas à ce prétentieux écrivain, qui prenait plaisir à jouer d'une dangereuse séduction à son égare. Tout cela n'était bel et bien qu'un jeu, même si la jeune femme en venait parfois à se questionner quant à son authenticité. Il se montrait provocateur et volontairement aguicheur tandis que l'instant d'après il lui offrait de douces réflexions qui sonnaient presque sincères. Malgré cela, Sadie restait impassible, sans penser une seule seconde à se laisser attendrir. « Avec toi ? Toujours. » Sur ce il leva leurs mains entremêlées et déposa un baiser sur le sommet de celle de la blonde, sans détacher son regard du sien. Il ne connaissait aucune limite, et ce nouveau geste plutôt osé ne manqua pas de faire sourire la jeune femme. « Je suppose que je devrais m'en montrer flattée. » répondit-elle doucement, avec un regard particulièrement charmeur envers l'écrivain. Devait-elle s'estimer heureuse des fausses avances de Noam ? De nombreuses femmes devaient certainement en rêver : après tout il était plus que séduisant, ce n'était pas un secret. Mais elle s'amusait tellement de la fausseté de leur mutuelle séduction qu'il était impossible pour elle de penser à autre chose qu'à ce simple loisir dont elle ne se lassait pas. Si elle avait l'habitude de garder son sang-froid dans les circonstances les plus extrêmes, cette fois-ci la jeune femme se montra plus susceptible qu'à son habitude lorsqu'il aborda le sujet sensible qu'était sa carrière, ou tout du moins sa carrière officielle. A la manière d'une petite fille, Sadie s'était braquée, refusant d'accepter le fait que l'on se moque ouvertement de son travail dont elle était si fière. Il était rare qu'elle soit touchée dans son orgueil, mais cela ne l'étonnait pas le moins du monde que Noam soit l'un des seuls à y parvenir. Après tout, n'était-ce pas là toute la spécificité de leur relation ? « Sois pas méchante, jolie Sadie. Surtout pas quand tu t'adresses à ton plus grand fan qui, contrairement à ce que tu peux penser, à vu tous tes films. » Encore une des déclarations typiques du jeune Beckett, qui semblaient plus ou moins sincère. Mais l'actrice ne faisait pas partie des rêveuses naïves qui se laissaient avoir par de douces et belles paroles, et elle avait appris à ne jamais croire aucun des mots prononcés par Noam. Il s'agissait d'une sorte de principe, d'une règle inviolable qu'elle s'était promis de toujours respecter. C'est qu'il était tordu le facteur. Il lui adressa un de ces clins d’œil qui ne vous inspirent pas confiance, avant de rapprocher son visage du sien. « C'est vrai, tu as vu tous mes films ? Tu m'en vois ravie. D'autant plus que j'aurais désormais moins de honte à t'avouer que j'ai également lu chacun de tes livres... » répondit-elle en feignant l'embarras, baissant même légèrement les yeux. Ses joues auraient rougi que son jeu aurait été parfait : malheureusement une réaction de ce genre ne dépendait plus de ses talents d'actrice. Sans se défaire de son légendaire culot, Noam vint attraper une des mèches de cheveux de la blonde, la replaçant avec délicatesse derrière son oreille. Elle ne put retenir un sourire en réalisant qu'il n'y avait vraiment aucune limite à sa connerie. « Tu es une excellente actrice, Cendrillon. » Leurs regards se détachèrent bientôt, puisque Noam regardait à nouveau la mer. Un débat intérieur rongeait légèrement la blonde, qui ne pouvait s'empêcher de se demander si ses compliments étaient sincères ou non. Elle n'en vint finalement à aucune conclusion, et décida de garder le silence. Elle aurait pu le taquiner une nouvelle fois sur sa sincérité qu'elle remettait en cause, mais le jeune homme ne semblait pas réellement apprécier ce genre de remarques. « J'étais sincère Sadie. » Il semblait terriblement blasé, comme s'il s'était depuis le début attendu à une réponse de ce genre. Noam se serait-il senti incompris ? Cette situation rappela à Sadie le conte du "garçon qui criait au loup". A force d'être presque toujours désinvolte et se réfugiant dans un humour quasi-permanent, il n'était ainsi pas évident de détacher le vrai du faux lorsqu'il se décidait à énoncer quelques paroles sincères. « Ce serait une première. » se décida-t-elle finalement à répondre d'une voix neutre. Ce n'était pas un de ses habituels pics sarcastiques, simplement le fond de sa pensée qu'elle partageait avec lui. La discussion retrouva bientôt un ton plus léger lorsqu'ils furent tous deux pris d'un fou-rire. Elle était encore une fois surprise de leur facilité à recouvrer leur sérieux, comme ils pouvaient en l'espace de quelques secondes rire aux éclats. « N'empêche... Je te plais pas, tu me trouves moche... Sadie, tu me brises le cœur. » Il s'empara de sa main qu'il posa sur son torse, et elle comprit bien vite qu'il tendait de lui montrer à quel point son cœur était brisé. Et lui lança un regard moqueur avant de finalement se prêter au jeu, fidèle à elle-même. « Ce n'est pas ça, tu es si beau... Mais ce ne sera jamais possible entre nous, j'aurais aimé que ça se passe autrement. » dit-elle d'un air tragique, tout en détournant le regard, les sourcils froncés. Il était presque impossible de garder son sérieux lorsqu'elle déblatérait des paroles de ce genre, pourtant elle demeura impassible le temps de quelques secondes. « Je suis parfait pourtant. » C'est à cet instant précis qu'elle abandonna tout sérieux, cédant une nouvelle fois à des éclats de rire. Pensait-il réellement ce qu'il venait de dire ? Si oui, ce n'en était que plus drôle. « Bien évidemment, qui oserait prétendre le contraire ? » céda-t-elle avec une mine admirative, comme si elle s'adressait à une personnalité importante. Alors qu'elle continuait à rire de la connerie de Noam, son portable vibra dans son sac. Elle s'en empara discrètement, avant de réaliser qu'il s'agissait de son bipper, qui l'informait d'une de ses "missions" loin d'être banales. Sa tutrice la priait de venir immédiatement, chose qu'elle ne pouvait refuser. « Mon cher Noam, ç'aurait été un plaisir de passer encore un peu de temps avec quelqu'un d'aussi formidable que vous, mais je suis attendue ailleurs. » dit-elle avant de rompre le contact de leurs mains, tout en délicatesse. Elle s'approcha alors de lui et déposa un baiser sur sa joue, puis ramassa son sac et se mit debout. Un large sourire ponctuait ses traits tandis qu'une idée lui venait à l'esprit. Elle s'éloigna afin de s'approcher de la horde de paparazzis qui les observaient à bonne distance, et chuchota quelques mots à l'oreille de l'un d'eux. Aussitôt dit, ils se ruèrent sur Noam avant de le bombarder de questions à propos de son livre. Ce qu'elle leur avait dit ? Simplement que Noam Beckett venait de lui confier le projet de son prochain livre, et que cela serait sans aucun doute le plus grand succès de sa carrière. Avares du moindre scoop qui leur passait sous le nez, ils avaient saisi cette chance sans y réfléchir à deux fois. Ravie de sa petite blague, elle interpella Noam, tout en lui adressant un signe de la main. « Amusez-vous bien ! » Elle tourna les talons et retrouva le temps de quelques minutes son logement à Bridgeport, afin de se préparer à son départ imminent. Sa tutrice avait été claire : Sadie ne serait pas rentrée avant plusieurs semaines.

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